EDUCATIONLes quatre idées controversées des politiques pour renforcer l’esprit républicain à l’école

Les quatre idées controversées des politiques pour renforcer l’esprit républicain à l’école

EDUCATIONFaire chanter la Marseillaise aux élèves, supprimer les allocations familiales aux élèves qui ne respectent pas les règles de l’école…Plusieurs de ces suggestions suscitent le débat…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Alors que la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem annoncera jeudi ses mesures pour «faire vivre les valeurs de la République à l'école», plusieurs voix, surtout de l’UMP, font entendre leurs propositions. Si celles-ci sont pour la plupart des serpents de mer, leur simple évocation créée la polémique.

Débuter la semaine de classe en chantant la Marseillaise

Cette idée est défendue par le président du groupe UMP au Sénat, Bruno Retailleau. De son côté, le député UMP Bernard Debré, estime que les paroles de la Marseillaise devrait être affichées dans toutes les classes. Mais cette idée ne semble pas totalement convaincre la ministre: «Imposer aux élèves de se lever ou de chanter la Marseillaise font partie des choses qui me paraissent devoir ne pas être prises à la légère», a-t-elle déclaré jeudi dernier sur RTL.

Remettre l’uniforme au goût du jour

Le député UMP Bernard Debré et le président du groupe UMP au Sénat Bruno Retailleau proposent d'introduire l’obligation du port de l'uniforme à l'école. «Cela permettrait de redonner aux élèves la conscience qu'être à l'école, c'est être dans un lieu spécifique, républicain et protecteur. Cela permettrait aussi de préserver l’école de certaines discriminations et de tensions sociales (…)», estime ainsi Bernard Debré. Une thématique qui revient régulièrement dans le débat, mais qui a peu de chance de s’imposer dans l’enseignement public.

Rétablir le Contrat de responsabilité parentale

Supprimé en janvier 2013 par le gouvernement, ce contrat proposait un accompagnement social aux parents d’élèves perturbateurs ayant été signalés par l'Éducation nationale au président du Conseil général en charge de la protection de l'enfance. En contrepartie, les parents devaient s’engager à faire respecter à leurs enfants certaines obligations, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à la suppression des allocations familiales. Initiateur de ce dispositif, Eric Ciotti, le secrétaire général adjoint de l'UMP souhaite le voir renaître, notamment pour pouvoir sanctionner les parents des élèves qui n’ont pas respecté la minute de silence en hommage aux victimes des attentats.

«  Il faut pouvoir supprimer les allocations familiales aux parents des élèves qui n 'ont pas respecté la minute de silence — Eric Ciotti ن (@ECiotti) January 15, 2015 »


Revenir sur l’autorisation accordée aux femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires

Dans une circulaire datant de mars 2012, l'ancien ministre de l'Education Luc Chatel, demandait que les mères d'élèves accompagnant les sorties scolaires ne portent pas de signes religieux ostentatoires. Mais en décembre 2013 le Conseil d'Etat avait indiqué que les mères d’élèves n’étant pas des agents publics, n’étaient pas soumises à la neutralité religieuse. Dans les faits, chaque établissement suit donc sa propre politique sur le sujet. Le président du groupe UMP au Sénat Bruno Retailleau a annoncé vendredi que l’UMP demanderait l’interdiction aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires lors d’une prochaine commission d’enquête sur l’éducation, qui auditionnerait la ministre de l’éducation et d’autres acteurs de la communauté éducative.