VOUS RÉAGISSEZUne de «Charlie Hebdo»: «Avec cette caricature, "Charlie" dit au monde que l’Islam ne cautionne pas le terrorisme»

Une de «Charlie Hebdo»: «Avec cette caricature, "Charlie" dit au monde que l’Islam ne cautionne pas le terrorisme»

VOUS RÉAGISSEZLes internautes commentent la une du «Charlie Hebdo» des survivants...
Christine Laemmel

Christine Laemmel

«C'est clair, c'est du Charlie Hebdo». En dévoilant la une du numéro des survivants qui sera tiré à 3 millions d'exemplaires mercredi, Charlie Hebdo a joué la provoc, «exactement ce qu'ils font depuis des années», remarque un internaute sous son surnom Vélocipède. Le message a bien été capté par les lecteurs de 20 Minutes, commentant la couverture sur notre page Facebook ce mardi matin. Au-delà de la provoc, que voient-ils dans cette une? Décryptage.

«Cette une veut dire: pas d'amalgame»

Sur fond vert, le prophète Mahomet est croqué, habillé de blanc, seul. Sur sa joue, une larme coule. «Le prophète pleure les morts de l'attentat, explique Caroline, et la religion de l'islam salie à cause des terroristes.» Ses mains serrent une pancarte «Je suis Charlie». Une manière de «demander pardon au journal et à toutes les victimes, annalyse Antoine, pour le comportement des fanatiques qui commettent ce genre d'atrocités en son nom.» A voir le «tout est pardonné», qui trône au-dessus de sa tête, les excuses sont acceptées. Du moins par la rédaction du journal. Céline, «un peu idéaliste», l'entend comme «on est tous frères, on repart tous ensemble et on arrête ces conneries». Symboliquement, Luz, à l'origine de ce dessin, marquerait ici la différence entre terrorisme et islam, «un message très fort» pour Françoise, dans lequel «Charlie Hebdo dit bien au monde entier que la religion musulmane ne cautionne pas ces actes, interprète Alban, une caricature pour la bonne cause». Et un «symbole, poursuit Julie, cette une veut dire: pas d'amalgame».

Sur l'idée de pardon, les internautes sont plus partagés. Si Aline «applaudit ce choix magnifique», Arnaud ne pense pas «que l'on puisse pardonner au terrorisme». Mais s'agit-il de pardonner aux tueurs ou à l'Islam? «Qui pardonne, pardonne quoi, envers qui? Ce n'est pas clair» aux yeux de Valérie. «Croyez-vous que ça signifie que les rescapés de cette horreur ont oublié? Ne nous démontrent-ils pas, justement, que le combat continue plus que jamais?» interroge Françoise, fournissant déjà les premiers éléments de réponse.

«Ça lui fait une tête de bite»

Un esprit guerrier par le crayon qui ravit les habitués de Charlie. «Ils devaient faire quelque chose pour dire qu'ils ne sont pas morts», écrit Julie. Voilà chose faite. «Charlie Hebdo ne baisse pas les armes et garde sa ligne éditoriale», se réjouit Alban. «C'est aussi ne pas se mettre à genoux face au terrorisme, ajoute Mamzel'Hope. Mais ils ont intérêt à avoir une armée de flics devant les locaux quand je lis certains commentaires nauséabonds», des «imbéciles qui ne comprennent toujours pas le principe de liberté de la presse», déplore Vélocipède.

Preuve ultime que ni les attentats ni les messages acerbes ne les feront attendrir leur plume, les formes qui apparaissent si on retourne la une. «Si on met la tête à l'envers de Mahomet, ça lui fait une tête en forme de bite et les yeux et le nez aussi, détaille Loïc, pour ceux qui n'auraient pas compris du premier coup.» Une insolence de plus, «voulu par les dessinateurs» est persuadé Loïc, qui «montre qu'ils n'ont pas peur».