TERRORISMEVIDEO. Dammartin-en-Goële, devenue «célèbre» par hasard, aspire à retrouver une vie normale

VIDEO. Dammartin-en-Goële, devenue «célèbre» par hasard, aspire à retrouver une vie normale

TERRORISMELa ville de Seine-et-Marne veut désormais «tourner la page» et ne souhaite pas «devenir un lieu de pèlerinage»...
Mathias Cena

M.C. avec AFP

«C'est fou, on est célèbre malgré nous»: la petite ville de Dammartin-en-Goële, théâtre de l'assaut décisif mené contre les frères Kouachi, s'est réveillée samedi avec son nom partout à la télé, et surtout l'envie de retrouver une vie normale après une journée en état de siège.

En ville, c'est un samedi presque normal: les enseignes des vitrines clignotent à nouveau, les bus circulent, les emplettes vont bon train. Seule différence notable: le nom de Dammartin est cité partout dans la presse. «C'est fou, on est devenu célèbres malgré nous», constate Patrick Lelong, chômeur de 52 ans, qui se promène dans l'artère commerçante principale.

«On a eu les Taxis de la Marne, et maintenant on reparle de nous»

Cette commune de Seine-et-Marne de 8.000 habitants à 45 km au nord-est de Paris, plantée au milieu des champs et survolée par des avions de l'aéroport de Roissy, semblait s'animer de nouveau après s'être figée vendredi lors d'une journée d'angoisse.

«  [VIDEO] Dammartin en Goële : les habitants désireux de "tourner la page" http://t.co/yFUKzw6K5c #AFP pic.twitter.com/Hd0F0tSLo8 — Agence France-Presse (@afpfr) January 10, 2015 »


Commerces fermés, volets clos, enfants confinés dans leur établissement... la ville a vécu en état de siège pendant que les forces de sécurité menaient une opération contre les frères Chérif et Saïd Kouachi, qui ont fini leur cavale, par hasard, dans une imprimerie de la zone industrielle.

Ici d'ordinaire, «c'est calme, c'est la province», relève Patrick Lelong. «Désormais Dammartin pourra être placé sur la carte, mais on aurait préféré rester anonyme». «On a eu les Taxis de la Marne, et maintenant on reparle de nous», renchérit la boulangère Monique Dagobert. «Il faut que la pression retombe». Sur sa vitrine, elle a tenu elle aussi à montrer le «Je suis Charlie» pour crier son indignation face aux attentats

Une vingtaine de personnes ont consulté un médecin de la cellule psychologique

Certes, en centre-ville, «la vie reprend son cours», mais pour ceux qui étaient aux premières loges, barricadés dans leur pavillon à quelques centaines de mètres du lieu de l'assaut, «c'était très éprouvant». Une de ses clientes en «tremblait encore» ce matin. Au total, une vingtaine de personnes, notamment des riverains des pavillons et des enfants de l'école située à proximité du théâtre des opérations ont consulté un médecin de la cellule psychologique mise en place.

Vendredi, dans le lotissement qui longe la zone industrielle, chez Alcino Dos Santos, 32 ans, «la maison a tremblé» et la peur a gagné la famille, qui s'était barricadée derrière des volets clos.Tout sourire dans son hall d'entrée, une voisine, Patricia Guillon, veut «tourner la page». «On ne va pas devenir un lieu de pèlerinage, on ne le souhaite pas».