Roybon: Le tribunal va se prononcer sur la poursuite du chantier du Center Parcs
TERRITOIRE•Alors que ce projet est très contesté localement....M.P. avec AFP
Le chantier du Center Parcs de Roybon, en Isère, vit-il ses dernières heures? Le tribunal administratif de Grenoble examine ce jeudi les demandes de suspension du défrichement déposées par des opposants au projet et doit rendre sa décision au plus tard dans un délai de quelques jours.
L’audience, prévue à 10 heures, s'accompagnera d'une manifestation silencieuse des opposants devant le tribunal. «Il faut définitivement enterrer ce projet en étant le plus nombreux possible», a lancé Stéphane Perron, président de l'association Pour les Chambaran Sans Center Parcs (PCSCP), dans un communiqué.
Des espèces menacées
Saisi de quatre requêtes, le juge des référés n'aura pas à se prononcer sur la pertinence de ce village du groupe Pierre & Vacances, sur lequel plane l'ombre de Sivens et Notre-Dame-des-Landes, qui doit accueillir mille cottages avec bulle tropicale sur 200 hectares au cœur de la forêt de Chambaran. Mais le magistrat devra décider de suspendre ou non le défrichement au vu de la légalité de deux arrêtés pris par le préfet de l'Isère, les 3 et 16 octobre.
Ceux-ci ont fait office de feu vert au démarrage des travaux: l'un autorise le projet au titre de la loi sur l'eau tandis que l'autre permet la destruction d'une cinquantaine d'espèces protégées ou de leur habitat (amphibiens, reptiles, écureuils, écrevisses à pieds blancs, etc).
Une enquête publique défavorable
Les opposants comptent s'appuyer sur le travail de la commission d'enquête publique au titre de la loi sur l'eau, qui a rendu en juillet un avis unanimement défavorable au projet en citant douze points rédhibitoires, parmi lesquels l'impact du projet sur les zones humides, l'insuffisance des mesures compensatoires ou les incidences sur les risques de crue.
Mardi, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a d'ailleurs estimé qu'il fallait «écouter ce que disent les commissions d'enquêtes» publiques. «S'il faut réajuster le projet on le fera, mais je mets en garde ceux qui décident des projets sans écouter ce qui est dit avant, parce qu'ils portent préjudice aux entreprises», a-t-elle ajouté.
La préfecture de l'Isère fait justement valoir que le groupe Pierre & Vacances a amélioré son projet et répondu à toutes les critiques de la commission d'enquête, par exemple «en proposant la renaturation et l'amélioration de zones humides dégradées sur une surface de 152 hectares».