transport en communOuverture de lignes d'autocars: Les transporteurs prêts à y aller

Ouverture de lignes d'autocars: Les transporteurs prêts à y aller

transport en communL'ouverture à la concurrence de lignes d' autocar s nationales, prévue par le projet de loi Macron, aiguise les appétits...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La loi n'est pas encore votée, pourtant les véhicules sont prêts et les chauffeurs déjà au volant. Les transporteurs français et étrangers, qui espèrent tous récupérer une part du gâteau de la libéralisation du marché du transport en car.

Les gros d'abord

Il y a ceux qui ne se font pas d'illusion. L'ouverture à la concurrence de lignes nationales, «ce n'est pas fait pour les petits transporteurs», soupire Laurent Desvenain, gérant de la société d'autocars de tourisme Valois (SATV) à Pignans (Var). Avec 19 véhicules et environ 2 millions d'euros de chiffres d'affaires, «je n'ai pas les moyens de partir à perte», explique-t-il.

Pas comme Transdev et ses milliers d'autocars, qui a annoncé dès mercredi son intention de lancer «de façon massive» de nouvelles lignes vers une quarantaines de villes françaises si la loi sur la croissance et l'activité, présentée le même jour, est votée début 2015.

«J'ai un coucou, ils ont un Boeing», résume M. Desvenain, dont l'entreprise est aussi sous-traitante de Transdev pour quatre lignes de transport scolaire dans le Var.

«Seuls ceux qui sont prêts à assumer un ou deux ans de pertes» pourront suivre «les gros, les puissants», estime Jean-Louis Wahart, directeur général des Cars Périer.

Les 120 véhicules et les 16 millions d'euros de chiffre d'affaires de l'entreprise basée à Lillebonne (Seine-Maritime) ne lui offrent «pas l'assise financière» nécessaire, mais «on peut imaginer de la sous-traitance», ajoute-t-il.

L'entreprise, qui gère notamment trois lignes régulières déléguées par le conseil général, est déjà «partenaire par la force des choses» avec d'autres transporteurs, dont Transdev.

La SNCF va vous faire préférer le bus

Et il y a ceux qui s'organisent pour rivaliser avec la filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts.

La SNCF notamment, via sa filiale iDBUS lancée en juillet 2012, n'est pas en reste: la compagnie ferroviaire publique n'excluerait pas de muscler son jeu sur le marché, selon des informations du Parisien vendredi.

Les 40 millions d'euros de déficit cumulés à fin 2013 n'ont pas découragé la compagnie ferroviaire, qui défend la «complémentarité» de ses offres. Avec seulement 46 véhicules et moins de 13 millions d'euros de chiffre d'affaires, iDBUS s'est déjà imposé comme un acteur majeur du transport interurbain par autocar.

Les compagnies étrangères à l'affût

Il y a ceux, aussi, qui attendent l'ouverture du marché français pour s'y établir. «Nous étudions les opportunités d'étendre notre réseau et de proposer nos voyages à bas prix à encore plus de personnes en France», indique le britannique Megabus. La réforme française «n'a que trop tardé», considère la filiale du groupe StageCoach, dont les liaisons internationales desservent six villes dans l'Hexagone depuis 2012.

Le suisse CarPostal lorgne, pour sa part, «un marché potentiel sur des distances inférieures à 300 kilomètres, sur lesquelles on aimerait se positionner», déclare Bruno Leroy, directeur des activités interurbaines de l'entreprise en France.

A travers quatre entités disposant d'environ 400 véhicules, CarPostal gère depuis 2009 des lignes déléguées par des collectivités locales, principalement en Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon. Un temps remisé, le projet de liaison Lyon-Genève de la filiale de La Poste Suisse «pourra peut-être se faire demain», espère-t-il.