La dernière escroquerie à la carte bancaire enregistre toutes ses données
ARNAQUE•Quinze personnes, dont des commerçants, ont été interpellées dans le cadre d'une enquête...N.Beu. avec AFP
Une arnaque quasiment indétectable, ou tout du moins très ingénieuse. La police judiciaire a annoncé vendredi avoir mis au jour une escroquerie aux cartes bancaires inédite, avec la complicité de commerçants, qui aurait fait des centaines de victimes en France.
Quinze personnes, dont des petits commerçants présumés complices, ont été interpellées et une dizaine écrouées ces derniers jours, a expliqué à la presse Valérie Maldonado, la «patronne» de l'office anti cybercriminalité de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) dont le siège est à Nanterre (Hauts-de-Seine).
A la recherche des victimes
L'escroquerie présumée, une «première» selon elle, a consisté à trafiquer de toutes pièces des terminaux de paiement électronique (TPE) pouvant, à l'insu des victimes, enregistrer à la fois le code de leur carte bancaire et les données de celles-ci. Les victimes pensaient par exemple avoir bien payé une course de taxi car ils recevaient en échange le reçu habituel. Il n'en était rien en réalité: leurs cartes, une fois réencodées par les suspects, étaient débitées à l'étranger et «personne ne comprenait ce qui se passait» ni «d'où ces débits venaient, ils échappaient à tous les filtres habituels».
Après un an d'enquête, la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a mis fin à cette escroquerie présumée qualifiée «d'inédite» en France par la patronne de l'OCLTIC, l'office anti-cybercriminalité installé à Nanterre (Hauts-de-Seine). «L'idée était assez simple mais il fallait y penser et la monter», a raconté vendredi Valérie Maldonado à la presse au milieu des documents saisis en pagaille lors des interpellations de quinze suspects pour «piratage» et «escroquerie en bande organisée». Dix d'entre eux ont été écroués jeudi.
«Nous avons enquêté durant un an et décidé d'agir avant qu'elle ne fasse boule de neige en France», a dit Valérie Maldonado. Il reste maintenant à recenser les victimes, sans doute des centaines, pour un préjudice qui pourrait atteindre des centaines de milliers d'euros et qui reste aussi à déterminer.