Florange: François Hollande évite les manifestants pour échapper aux huées
SOCIAL•«Passer par la petite porte, c'est un manque de respect», a déploré Lionel Burriello, de la CGT Florange...M.B. avec AFP
Un comité d’accueil dont François Hollande s’est passé. Une petite centaine de personnes, dont une trentaine de syndicalistes CGT, attendaient le président de la République ce lundi devant la porte principale des grands bureaux d'ArcelorMittal à Florange (Moselle).
« Une cinquantaine de manifestants CGT devant les grands bureaux d'Arcelor Mittal à #Florange @fhollande @ParisMatch pic.twitter.com/ynvT817sK0 — Mariana Grépinet (@MarianaGrepinet) November 24, 2014 »
«Passer par la petite porte, c'est un manque de respect»
Mais le chef de l’Etat les a soigneusement évités cette fois-ci. Lors de la précédente visite du président à Florange en septembre 2013, le convoi présidentiel était entré sur le site par l'entrée principale, sous les huées de manifestants. Cette fois-ci, le Président est entré par une autre porte.
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«Passer par la petite porte, c'est un manque de respect. Ne pas faire face à une centaine de salariés et une trentaine de syndicalistes, ça résume bien l'état d'esprit», a commenté Lionel Burriello, de la CGT Florange. Les manifestants brandissaient quelques drapeaux CGT, ainsi que des pancartes proclamant: «La décomposition des promesses du parti socialiste, c'est le terreau du FN» et «Sarkozy hier, Hollande aujourd'hui se prosternent devant les patrons».
Pour la troisième fois en trois ans, François Hollande s'est rendu dans ce haut-lieu de la sidérurgie marqué par l'extinction de ses hauts-fourneaux en avril 2013, mais dont le chef de l'Etat promet d'assurer l'avenir industriel.
Seule la CGT avait appelé à manifester contre cette venue. FO avait appelé ses adhérents «à l'indifférence». Les autres syndicats d'ArcelorMittal n'avaient pas donné de consigne particulière.
«Génocide social dans la vallée»
Pour Lionel Burriello, la fermeture des hauts-fourneaux «a entraîné un génocide social dans la vallée» de la Fensch. «Et au-delà de ça, de ces politiques dramatiques, la commune d'Hayange ou sont situés les hauts-fourneaux a viré Front national. En tant qu'enfants d'immigrés, c'est affligeant d'en arriver là». Selon lui, «Hollande et son gouvernement sont coresponsables de la montée du FN, en tout cas dans notre vallée».
Pour le délégué CGT, «ça fait 3 ans que ce dossier est uniquement géré sur le plan de la communication. Ils essaient de trouver à tout prix une porte de sortie: un centre de recherche, 30 CDI... Ce n'est plus seulement une trahison mais un manque de respect vis-à-vis du monde ouvrier, des salariés de Florange».
«Nos fermes ne seront pas les hauts fourneaux de Moselle»
A quelque 500 mètres à vol d'oiseau des grands bureaux d'ArcelorMittal, des agriculteurs en colère ont répandu du fumier sur une dizaine de mètres sur une route, bloquée par une trentaine de CRS. Une épaisse fumée grise se dégageait d'un feu de pneus placé au milieu du fumier et se propageait dans le ciel de Florange.
« Gros feu de pneus et de fumier des agriculteurs à un rond-point de #Florange #Hollande pic.twitter.com/PBsTLWMVlp — Samuel Goldschmidt (@rtlgrandest) November 24, 2014 »
«Nos fermes ne seront pas les hauts fourneaux de Moselle», ont prévenu dans un communiqué commun la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Moselle, qui organisaient plusieurs actions le même jour dans le département. «Toutes les tentatives de dialogue avec les services de l'Etat ou même avec les conseillers les plus proches de François Hollande se sont révélées sans effet. Nos fermes n'en peuvent plus. L'agriculture est en péril», ont dit les deux organisations.