Roubaix: Le FN veut transformer une ancienne église en mosquée
POLITIQUE•Après l’annonce de la mairie de Roubaix d’un prochain arrêté pour faire fermer la mosquée Da'Wa, qui accueille chaque semaine quelque 700 fidèles lors de la prière du vendredi...B.D.
Une proposition étonnante. Jean-Pierre Legrand, ancien candidat du Rassemblement Bleu Marine à la mairie de Roubaix et actuel conseiller municipal FN, a proposé la semaine dernière -à titre «personnel»- de louer une ancienne église, désacralisée et désaffectée, au culte musulman pour qu’elle soit transformée en mosquée , rapporte La Voix du Nord.
La mairie de Roubaix a en effet annoncé mercredi qu’elle allait prochainement prendre un arrêté à «effet immédiat» pour faire fermer la mosquée Da'Wa, située dans le quartier de l'Alma et qui accueille chaque semaine quelque 700 fidèles lors de la prière du vendredi, en raison de problèmes de sécurité, notamment «un manque d'issues de secours» et des problèmes au niveau des extincteurs, selon la commission de sécurité de la mairie.
«Rendre service à un édifice communal»
Plutôt que de suivre la proposition du maire, Guillaume Delbar, de bâtir une nouvelle mosquée dans un nouveau quartier, le conseiller municipal FN s’est interrogé dans les colonnes du quotidien sur l’opportunité de «confier les clefs des églises désaffectées» au culte musulman. En l’occurrence, l'ancienne église Notre-Dame, désacralisée en 1983, désaffectée depuis 2011, et qui s'appelle désormais «l'espace Gobelins».
Jean-Pierre Legrand a assuré à L’Express qu’il s’agirait de «rendre service à un édifice communal de l'histoire de Roubaix», qui «se dégrade faute de moyens pour le réhabiliter». «C'était un bâtiment cultuel, ça ne me dérange pas qu'il le reste, à condition une fois encore que ceux qui l'occupent respectent sa nature originelle. La religion se vit discrètement, personnellement».
«Cela permettrait de pacifier les environs de l’église Notre-Dame», a-t-il expliqué à La Voix du Nord, soulignant qu’il ne s’agit là que d’une «interrogation» et d’une «position personnelle», qu’il conditionne au «renoncement de l’islam au prosélytisme», qu’il juge «galopant» dans certains quartiers.