SOCIETEAngleterre: Boire de l'alcool pendant la grossesse, bientôt un pénalement répréhensible?

Angleterre: Boire de l'alcool pendant la grossesse, bientôt un pénalement répréhensible?

SOCIETEDans le nord-ouest de l'Angleterre, une femme est jugée pour avoir bu alors qu’elle était enceinte...
Romain Lescurieux

R.L.

C'est un cas inédit. Une mère est jugée ce mercredi au Royaume-Uni car sa fille souffre de séquelles physiques et d'un retard mental, liés, selon les experts, à sa consommation d'alcool alors qu'elle était enceinte.

«Cette femme souffrait d’une addiction sérieuse à l’alcool quand elle a conçu son deuxième enfant. Elle a explicitement discuté à deux reprises des dangers de l’alcool avec un travailleur social», a expliqué l’avocat John Foy QC, rapporte le Guardian.

«Réduire sérieusement l’autonomie des femmes»

Si la Cour d'appel décide de condamner cette femme à payer des indemnités, le cas pourrait faire jurisprudence et rendre la consommation d'alcool pendant la grossesse répréhensible dans le pays.

Le British Pregnancy Advisory Service et Birthrights - deux organismes de défense des femmes enceintes - mis en garde contre le danger que représenterait une telle décision de justice, qui pourrait selon eux «réduire sérieusement l’autonomie des femmes pendant leur grossesse ainsi que leur liberté de choix».

«C'est incroyable que l'on s'attaque à cette femme», s'insurge auprès de l'Express, Denis Lamblin, pédiatre et président de l'association SAF (Syndrome d'alcoolisation foetale) France. «Au lieu de faire culpabiliser les mères, il faut prendre conscience que la responsabilité n'est pas entièrement la leur mais aussi celle de la société qui rend taboue la maladie de ces femmes, des fabricants d'alcool qui ciblent de plus en plus les femmes en âge de procréer, du manque de prévention».
s'insurge auprès de l'Express, Denis Lamblin, pédiatre et président de l'association SAF
«C'est incroyable que l'on s'attaque à cette femme», s'insurge auprès de l'Express, Denis Lamblin, pédiatre et président de l'association SAF (Syndrome d'alcoolisation foetale) France. «Au lieu de faire culpabiliser les mères, il faut prendre conscience que la responsabilité n'est pas entièrement la leur mais aussi celle de la société qui rend taboue la maladie de ces femmes, des fabricants d'alcool qui ciblent de plus en plus les femmes en âge de procréer, du manque de prévention».