Barrage de Sivens: Plusieurs centaines de personnes se sont recueillies en silence dimanche
MANIFESTATION•Des hommages à Rémi Fraisse ont été rendus sur le site du barrage controversé et à Paris ce dimanche après-midi...David Blanchard
Sur le site du chantier du barrage de Sivens (Tarn), une marche silencieuse a réuni dimanche après-midi plusieurs centaines de participants venus honorer la mémoire de Rémi Fraisse, ce manifestant de 21 ans mort il y a une semaine dans l'explosion d'une grenade offensive lancée par les gendarmes, selon les premiers résultats de l'enquête.
Nombre d'entre eux arboraient un logo représentant une renoncule, une herbe vivace dont Rémi Fraisse assurait la coordination du suivi en tant que botaniste bénévole pour l'association Nature Midi-Pyrénées.
José Bové présent sur place
Les participants de tous âges, parmi lesquels des élus PCF et Verts du Conseil régional et le député européen José Bové, ont marché sur une large bande de terrain déboisée et décapée (courant septembre) et ont planté dans le sol des glands de chêne et des plants d'arbre pour recréer la zone humide détruite. Ils se sont ensuite recueillis à l'endroit où le jeune homme avait péri: des bouquets de fleurs y avaient été disposés avec des éléments de flashball et grenades.
Les participants ont ainsi retracé le parcours de Rémi dans la nuit du 25 au 26 octobre: après avoir participé à un rassemblement de plus de 2.000 personnes contre le projet, il avait rejoint un groupe d'environ 150 opposants virulents qui avaient attaqué quelque 70 gendarmes mobiles postés pour garder l'aire de stockage réservée au chantier. Au milieu de la nuit, son corps inanimé avait été récupéré par les gendarmes.
Forte présence policière à Paris
A Paris, en milieu d'après-midi, une forte présence policière quadrillait la place Stalingrad sur les lieux d'une manifestation illégale et les forces de l'ordre avaient procédé à une trentaine d'interpellations.
Le décès de Rémi Fraisse a transformé la contestation au barrage, qui sème localement la discorde depuis 2011, en une affaire nationale. «Continuer le projet de barrage, c'est ça qui serait une insulte à la mémoire de Rémi», estimait Rémi Demonsant, 63 ans, retraité de l'Éducation nationale présent dans le cortège dans le Tarn, sur le site d'un chantier devenu «Zone à défendre» (ZAD) depuis près d'un an.