VIDEO. Barrage de Sivens: Le président du Conseil général «prend acte de l'impossibilité de poursuivre» le chantier
POLITIQUE•La décision vient de tomber...20 Minutes avec AFP
Le conseil général du Tarn a suspendu vendredi le chantier du barrage de Sivens, sans fixer de date butoir ni parler d'abandon, cinq jours après la mort d'un manifestant lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
«Le drame intervenu dans la nuit de samedi à dimanche conduit l'assemblée départementale à prendre acte de l'impossibilité de poursuivre toute activité liée au déroulement du chantier sur le site de Sivens», a déclaré le président socialiste du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, lors d'un discours au conseil général du Tarn à Albi.
«On a décidé de suspendre les travaux (...) Sans définir de délai. Mais ce n'est pas un abandon»
Contrairement à ce qui avait été prévu, aucun débat ni vote n'ont eu lieu au conseil général, la suspension ayant visiblement été entérinée lors de deux réunions préparatoires jeudi soir et vendredi matin. Le président Carcenac a appelé à «mettre en œuvre les préconisations des experts mandatés par le ministère de l'Écologie». Ces ingénieurs recommandent de poursuivre le projet mais de réduire le volume d'eau destiné à l'irrigation afin d'en minimiser l'impact environnemental.
Faisant référence à ces recommandations, Carcenac a «demandé à l'État de les étudier et d'en assumer toutes les conséquences», appelant «solennellement à l'apaisement, à la modération et au respect des Tarnaises et Tarnais qui vivent sur le site et à proximité». «On a décidé de suspendre les travaux (...) Sans définir de délai. Mais ce n'est pas un abandon», a expliqué Didier Houlès, vice-président divers-gauche du conseil général.
A l'extérieur du siège du conseil général à Albi, 200 opposants environ manifestaient dans le calme, brandissant une pancarte proclamant «Non au barrage de Sivens, oui au moratoire, oui au débat public», a constaté une journaliste de l'AFP. Les élus ont ouvert leur session peu avant 10h avec une minute de silence en mémoire de Rémi Fraisse, 21 ans, mort dimanche sur le site du chantier de la retenue d'eau.
Le projet de barrage-réservoir avait été approuvé en mai 2013
Le projet de barrage-réservoir avait été approuvé en mai 2013 par le conseil général à une écrasante majorité, un seul des 46 conseillers généraux se prononçant contre. Le projet, contesté localement depuis 2011, avait été qualifié de «non sens» et de «stupidité» avant même le drame, par les élus écologistes José Bové et Noël Mamère.
Jacques Pagès (divers gauche) -seul conseiller général du Tarn ayant voté «contre» le projet de barrage- se dit «très pessimiste» sur l'issue des débats. «Les experts mandatés par le ministère de l'Écologie expliquent pourquoi il n'aurait pas fallu faire ce barrage», note Pagès: «Mais les mêmes experts concluent que maintenant, il va falloir le faire quand même, parce qu'il est déjà trop avancé... C'est affligeant!».