MEDECINECarmat envisage une vingtaine de nouvelles greffes de coeur

Carmat envisage une vingtaine de nouvelles greffes de coeur

MEDECINEPour le moment, seuls deux malades se sont vu greffer un nouveau coeur, l'un d'eux est décédé...
Nicolas Beunaiche

N.Beu. avec AFP

Carmat veut y aller de bon coeur. A l'occasion de la publication de ses résultats semestriels, le groupe s'est projeté dans une nouvelle phase de développement de son coeur artificiel, qui pourrait passer par une vingtaine de greffes supplémentaires, pour peu que les essais en cours soient concluants.

Cette deuxième phase du développement du coeur artificiel de Carmat devrait toutefois prendre six mois de retard par rapport au calendrier envisagé initialement par la société. Carmat est actuellement engagé dans une phase dite de «faisabilité» prévoyant la greffe de son coeur artificiel sur quatre patients souffrant d'insuffisance cardiaque terminale.

Deux malades en cours de recrutement

Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre à Paris. Le patient était décédé de 74 jours plus tard, alors que l'objectif initial de l'opération était de permettre une survie à 30 jours. Un deuxième patient a fait l'objet d'une greffe le 5 août au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes. Le communiqué de Carmat ne donne aucune indication sur son état de santé actuel.

Les deux derniers malades devant faire l'objet d'une greffe sont en cours de recrutement, selon le groupe. Si les résultats de ces quatre opérations devaient être jugés satisfaisants, Carmat «pourra proposer aux autorités de tutelle, en France et dans d'autres pays, le protocole d'une nouvelle étude élargie à une vingtaine de patients suivis à plus long terme comme, par exemple, 180 jours», annonce le groupe.

Des pertes creusées

En l'absence de quasiment toute recette, Carmat a par ailleurs creusé ses pertes au premier semestre, puisque celles-ci ont atteint 9,9 millions d'euros sur ces six mois, contre 4,9 millions l'an dernier à la même époque, précise son communiqué. Le groupe a en effet beaucoup investi pour développer les équipements qui permettront aux malades greffés de rentrer chez eux, a-t-il expliqué.

A ce rythme, Carmat aura consommé toute sa trésorerie avant la fin de l'année, dans la mesure où il ne lui restait plus de 6,3 millions d'euros en caisse à la fin septembre. Pour continuer de rester à flot, Carmat table sur un versement de 7,2 millions d'euros de la banque publique Bpifrance, qu'il touchera si les études en cours s'avèrent positives.