TÉMOIGNAGESCanada, Etats-Unis, Angleterre, Suède… Quel pays choisir avant de vous expatrier?

Canada, Etats-Unis, Angleterre, Suède… Quel pays choisir avant de vous expatrier?

TÉMOIGNAGESLes internautes expatriés de «20 Minutes» vous aident à faire votre choix…
Christine Laemmel

Christine Laemmel

S’expatrier deviendrait presque banal. Le programme Erasmus a éveillé la conscience baroudeuse d’un étudiant sur dix. Une fois diplômés, logique que la bougeotte les titille encore. Plus de 90% des cadres se disent prêts à partir. Reste à savoir où. Laura, Bastien, César et Laurent ont franchi le pas. Avant de peut-être aller vous renseigner ce samedi au Salon des formations et carrières internationales de Paris, ces internautes vous aident à y voir plus clair.

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L’Angleterre si… Vous voulez débuter facilement et que la pluie ne vous déprime pas

Yan est expatrié depuis cinq ans. Avant l’Allemagne qu’il découvre depuis un an, ce cadre d’un groupe financier a vécu en Grande-Bretagne pendant quatre ans. «Il y a de belles opportunités partout», assure-t-il, à Londres, où il y a déjà pas mal de Français, comme ailleurs. Dans la restauration par exemple, «la French Touch est très appréciée». Principal avantage, «le marché du travail britannique est très dynamique et débuter est souvent facile». Pour Eric, trentenaire, marié et père d’un enfant, «l’évolution professionnelle est aussi plus rapide». Attention, une fois lancé, vous devrez assumer un coût de la vie plus élevé et des salaires assez variables. «Les petits jobs sont faciles à trouver mais très mal payés». Autre point noir, le mauvais temps. Originaire de Marseille, Eric a eu beaucoup de mal. Mais assure que la proximité avec la France compense.

La Suède si… Vous en avez assez de la pointeuse

Après un Erasmus à Göteborg, Laura a décroché un job, à peine diplômée. Une situation économique bien plus favorable qu’en France, «m’évitant de devoir faire face à la fameuse période de chômage post-diplôme». «Les salaires ici sont beaucoup plus avantageux, ce qui permet de vivre un quotidien beaucoup plus facile, malgré le prix de la vie très élevé.» Mais surtout, le monde du travail, est, d’après Laura, bien différent du nôtre. «La confiance est reine, la hiérarchie très peu présente. Le patron d’une entreprise peut se retrouver à déjeuner à côté du personnel d’entretien et tout le monde trouve ça normal. Le mot «pointage» fait pâlir les Scandinaves. Les employés peuvent arriver à l’heure qu’ils désirent, et repartir comme bon leur semble, si le travail est bien fait.» Point négatif qui peut compliquer l’intégration, la timidité voire la froideur des Suédois, «difficiles à cerner et à approcher».

Montréal si… Vous ne pensez pas que c’est une France bis

Les Québecois ont beau être nos cousins et parler (à peu près) la même langue, «il ne faut surtout pas faire l'erreur de croire que c'est la France, il faut être prêt à cette différence.» Comme à intégrer que la mère patrie est à sept heures d’avion. La malbouffe est «à l’américaine», comme le système de santé et le marché du travail. «Les employeurs font davantage confiance aux compétences, le diplôme vient après. On est pris à l’essai plus facilement. Mais si tu ne fais pas l'affaire, préavis de deux semaines et merci bonsoir au suivant.» César a quitté Montpellier (Hérault) en 2008, Master STAPS en poche. Six ans plus tard, il a infiltré le milieu du sport paralympique canadien, sans l’avoir prémédité. «Ici, il ne faut pas trop se poser de questions, se faire confiance et aller de l'avant.» Après un passage aux J.O de 2012, César se paie cette année le luxe de quitter son CDI pour cinq mois avec l'équipe canadienne de Boccia (une sorte de pétanque). «Je sais que je vais retrouver un emploi quoi qu'il arrive ici». Impossible s’il était resté en France, César en est persuadé.

Les USA si… Vous adhérez à la doctrine «marche ou crève»

«Mon salaire est passé de 2.200 euros (après prélèvements de taxes obscures et une cotisation retraite dont on ne sait rien jusqu’à nos 60 ans) à un peu plus de 6.360 euros pour le même poste». Bastien, ingénieur informatique de 29 ans, annonce la couleur. Le «rêve américain» n’est pas mort pour tout le monde. «Ici, on a un sentiment de "Si je bosse dur, je peux...". Tout est possible.» Se prendre les pieds dans le système libéral aussi. «On dit souvent que c'est "marche ou crève". C'est un peu vrai. Il y a des choix à faire. Il faut éviter les crédits. Chacun est libre de gérer sa balance argent/travail/famille. J'ai un contrôle total de mes finances: retraites, taxes (prélevées à la source), santé, éducation des enfants.» Laurent, autre internaute expatrié, confirme le constat de Bastien. «Proactive people are welcome» (les personnes proactives sont les bienvenues), résume-t-il. Mais les jeunes aux profils d’entrepreneurs auront moins de mal à pédaler pour grimper l'ascenseur social.