ENQUETECorse: Une dizaine d'interpellations après les attentats de 2013

Corse: Une dizaine d'interpellations après les attentats de 2013

ENQUETEIl s'agit de deux attentats qui se sont déroulés en décembre 2013...
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a assuré vendredi que "rien" ne détournerait le gouvernement d'agir avec la gendarmerie et la police en Corse, au lendemain des attentats contre deux casernes de gendarmerie sur l'île.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a assuré vendredi que "rien" ne détournerait le gouvernement d'agir avec la gendarmerie et la police en Corse, au lendemain des attentats contre deux casernes de gendarmerie sur l'île. - Pascal Pochard Casabianca AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une dizaine de personnes ont été interpellées lundi en Corse, dans la mouvance nationaliste, dans le cadre d'investigations sur deux attentats contre des gendarmeries en décembre 2013, a-t-on indiqué de source proche de l'enquête. Les interpellations ont été effectuées par des policiers de la sous-direction antiterroriste et des gendarmes de la section de recherches d'Ajaccio.

Ces deux organismes avaient été co-saisis après des attentats à la roquette anti-char, qui n'avaient fait aucune victime, contre deux casernes de gendarmerie à Ajaccio et Bastia, le 5 décembre 2013. Des perquisitions étaient en cours dans la matinée aux domiciles de la plupart des personnes interpellées.

Tirée depuis une colline en face de la caserne

Aucune précision n'a été fournie sur les personnes interpellées. La garde à vue en matière de terrorisme peut durer quatre jours. Les attentats avaient été commis avant une visite en Corse du ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls. Venu sur place constater les dégâts, il avait indiqué le 7 décembre qu'une «roquette anti-char de fabrication serbe dotée d'une capacité de pénétration très importante» avait été tirée sur un mur de la caserne Battesti à Ajaccio, siège de la région de gendarmerie.

Ce type de projectile, selon Manuel Valls, «n'avait pas été utilisé en Corse depuis 2009», l'ayant été «9 ou 10 fois» auparavant. La roquette, tirée depuis une colline en face de la caserne, proche du centre-ville, avait détérioré le bas d'un immeuble d'habitation, brisé des vitres et endommagé une voiture.

Selon un enquêteur, le projectile avait été tiré d'une distance d'environ 300 mètres, ce qui avait atténué l'effet, sa portée optimum étant de l'ordre de 150 à 200 mètres. Une autre roquette avait été tirée sur un bâtiment administratif de la caserne de Montesoro, dans les quartiers Sud de Bastia, siège du groupement de gendarmerie de Haute-Corse, ne provoquant également que des dégâts matériels.

Un «processus progressif de démilitarisation» du FLNC

Les attentats n'ont pas été revendiqués. Manuel Valls s'était dit «convaincu» qu'il existait «des liens» entre ces actions et les arrestations de sympathisants nationalistes présumés, soupçonnés d'avoir commis des attentats en 2012 contre des résidences secondaires.

Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a annoncé le 25 juin la mise en oeuvre d'un «processus progressif de démilitarisation» pour favoriser l'application de réformes votées depuis quelques mois par l'Assemblée de Corse, dont la majorité est de gauche.

Elles concernent essentiellement la co-officialité de la langue corse, l'instauration d'un statut de résident pour lutter contre la spéculation foncière et immobilière, la fiscalité et une adaptation en ce sens de la constitution française.