POLITIQUEValls sur l'interdiction de la GPA: «Des annonces dangereuses»... Une «opération de nez rouge pour tenter de calmer les esprits»...

Valls sur l'interdiction de la GPA: «Des annonces dangereuses»... Une «opération de nez rouge pour tenter de calmer les esprits»...

POLITIQUEPetit tour d'horizon des déclarations de la classe politique...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

Manuel Valls a annoncé à La Croix ce vendredi matin que la gestation pour autrui (GPA) restera interdite en France. Il a précisé que le «gouvernement exclut totalement d’autoriser la transcription automatique des actes de filiation d'enfants nés par mère porteuse à l'étranger, car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA». Ces déclarations ont déclenché des réactions politiques diverses. Petit tour d’horizon.

>> La France va-t-elle être obligée d'autoriser la GPA?

Les Verts critiques

La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a regretté les propos de Manuel Valls, alors que la gauche est divisée sur cette question. «Aujourd'hui c'est la Cour de cassation qui dit les choses sur la filiation. Et elle dit simplement quelque chose d'essentiel pour la sécurité des enfants: ils ont le droit d'avoir des parents qui sont reconnus par le droit et avec une filiation établie».

Le député EELV Sergio Coronado a estimé que ces annonces sont «dangereuses», car «elles donnent des gages à la droite la plus conservatrice de notre pays». «C'est un sujet extrêmement sensible et on a l'obligation quand on est un responsable politique de regarder ces questions avec empathie et délicatesse», a déclaré l'ex-ministre Cécile Duflot.

Un débat à avoir au PS

Au sein même du camp socialiste, les mères porteuses font débat. «La GPA, c'est un débat que nous n'avons pas encore eu, et il est bon à un moment donné qu'on l'aborde, puisque le candidat Nicolas Sarkozy l'aborde aussi», a reconnu Juliette Méadel, l'une des porte-parole du PS. La Garde des Sceaux Christiane Taubira a mis en avant la délicatesse du sujet. «La difficulté évidemment c'est de rappeler avec force et sans nuance cet interdit de la gestation pour autrui (...) et de ne pas se montrer d'une absolue indifférence à l'égard d'enfants qui existent», a-t-elle expliqué. «J’ai toujours été contre la GPA. C’est une instrumentalisation inacceptable du corps de la femme», a indiqué Martin Aubry.

A droite, Hervé Mariton a qualifié «d’acte politique fort» les déclarations de Manuel Valls. C’est «une bonne chose. Sa position sur la GPA est rassurante, d’autant plus qu’on sait qu’il y a été beaucoup plus favorable, par le passé».

Jean-Frédéric Poisson, député UMP des Yvelines a lui expliqué que le gouvernement n'a «rien fait pour contrecarrer les récentes décisions judiciaires qui, sans légaliser la pratique de la GPA en France, en légitiment pourtant les effets», ajoutant que «l'opération de "nez rouge" pour tenter de calmer les esprits avant les manifestations de dimanche [était] un peu grossière.» Le député UMP du Val d'Oise, Jérôme Chartier a assuré que «la réécriture de la loi pour le Mariage pour tous sera incontournable».