JUSTICEInformation judiciaire contre Serge Dassault pour association de malfaiteurs

Information judiciaire contre Serge Dassault pour association de malfaiteurs

JUSTICELe plaignant reproche au sénateur UMP d'avoir participé à l'élaboration d'un stratagème en vue d'organiser son arrestation...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une information judiciaire contre Serge Dassault a été ouverte à Evry pour association de malfaiteurs, après la plainte d'un homme sur fond de soupçons d'achats de vote à Corbeil-Essonnes, a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

Le plaignant, Fatah Hou, grièvement blessé de trois balles de calibre 38 par un homme présenté comme un proche de Dassault le 19 février 2013, reproche au sénateur UMP d'avoir participé à l'élaboration d'un stratagème en vue d'organiser son arrestation et celle de deux autres hommes au Maroc, afin de les éloigner de Corbeil-Essonnes (Essonne), dont Serge Dassault a été maire jusqu'en 2009.

Dassault cumule les mises en examen

En janvier 2014, il avait déjà déposé une plainte, classée sans suite par le parquet. Une nouvelle plainte avec constitution de partie civile a alors été déposée, ce qui entraîne quasi-automatiquement la saisie d'un juge d'instruction et l'ouverture d'une information judiciaire.

Le successeur de Serge Dassault à la mairie, Jean-Pierre Bechter, le responsable du service des sports de la ville et un diplomate marocain sont également visés par la procédure.

Celle-ci vient s'ajouter à une enquête à Paris sur un système présumé d'achat de votes dans les quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes, dans laquelle Dassault et Bechter ont été mis en examen.

Fatah Hou victimes de prétextes fallacieux?

La plainte de Fatah Hou trouve son origine dans des interceptions de conversations téléphoniques entre Jean-Pierre Bechter et son responsable des sports, réalisées dans le cadre d'une autre enquête.

Selon la plainte, ces écoutes démontrent que les quatre hommes visés avaient «mis en place un plan précis tendant à faire interpeller et incarcérer au Maroc sous des prétextes fallacieux» Fatah Hou, pour l'empêcher «de révéler ce qu'il savait sur le degré de corruption» dans la ville.

Le complot réfuté

La plainte fait état d'un déjeuner le 14 février 2013 entre Dassault, Bechter et un responsable de l'ambassade marocaine. «Quand ils vont arriver au Maroc, ils vont être surpris de l'accueil», dit ainsi Bechter dans une des conversations tenues entre le 13 et le 18 février.

Entendu en juin, Jean-Pierre Bechter a réfuté tout complot, expliquant qu'il s'agissait de «prévenir les familles» dans ce pays que leurs «enfants déconnaient».

L'information judiciaire est également ouverte pour «collecte de données personnelles» et «corruption active et passive».