Air France: Quels sont les derniers blocages?
SOCIAL•Le conflit qui oppose pilotes et direction autour du projet Transavia dure depuis douze jours...Nicolas Beunaiche
L’orage se dissipe, mais quelques nuages subsistent encore. Alors que le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a indiqué au conseil d’administration de la compagnie avoir fait une concession «majeure» en retirant son projet low-cost paneuropéen, les syndicats de pilotes mobilisés depuis douze jours n’entendent pas cesser leur mouvement sans plus de garanties. Avant la reprise des négociations, prévue à 15h, 20 Minutes revient sur les éventuels points de blocage.
Le maintien des salaires pendant la grève. Les pilotes auraient-ils demandé à être payés durant les jours de grève? L’information vient de BFMTV, mais elle est violemment démentie par les syndicats. «On a atteint un niveau de désinformation digne des pays totalitaires», réagit notamment Xavier Marchand, du SNPL, le syndicat majoritaire chez Air France. «Cela n’a jamais été l’usage et cela n’a jamais été demandé», poursuit-il, sous-entendant que ce bruit pourrait venir de la direction. «C’est complètement faux, on ne l’a jamais évoqué», insiste lui aussi Julien Duboz, du côté du Spaf.
« Air France : les syndicats de pilotes négocient depuis hier le maintien de leur salaire pendant la grève. (Source) — Sébastien Couasnon (@SCouasnonBFM) 26 Septembre 2014 »
Le type d’avions. Les pilotes d’Air France, qui volent à bord d’Airbus A320, refusaient, il y a encore quelques jours, de travailler pour Transavia à bord des avions moyen-courriers Boeing 737 de la filiale low-cost. Problème: la direction ne voulait pas entendre parler de double flotte, suivant ainsi l’exemple de ses concurrents low-cost Ryanair et EasyJet, qui n’ont qu’un type d’avions pour économiser des coûts de maintenance et de formation et favoriser la flexibilité de ses salariés. Mais selon une source syndicale, ce blocage est depuis tombé: «Ce n’était pas un point essentiel de nos revendications. Aujourd’hui, on est prêts à accepter des 737 au lieu des 320.»
Le contrat unique. «Toutes les discussions tournent en fait désormais autour de la forme que prendrait le contrat des pilotes», explique cette même source syndicale, qui refuse toutefois d’en dire plus. Sur le fond, les représentants syndicaux redoutent que les conditions de travail de la filiale à bas coût Transavia ne s’imposent aux pilotes de la maison mère. Leur revendication principale: obtenir un «contrat unique» applicable à toutes les filiales du groupe (Air France, Transavia, Hop!) calqué sur celui en vigueur chez Air France. La direction, soutenue par le conseil d’administration, s’y oppose, arguant que ces conditions de travail rogneraient excessivement sur les marges de la compagnie.