Grève à Air France: La balle est dans le camp des pilotes
SOCIAL•La direction a proposé le «retrait immédiat» du projet de la filiale low cost Transavia Europe...20 Minutes avec AFP
Le conflit à Air France pourrait connaître son épilogue jeudi. La direction a proposé le «retrait immédiat» du projet de la filiale low cost Transavia Europe, principale revendication des pilotes en grève depuis onze jours. D'ores et déjà, il s'agit du plus long conflit de pilotes d'Air France, le précédent record, de 10 jours, ayant eu lieu en 1998.
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Les pilotes, vent debout contre le «dumping social» induit, selon eux, par le projet Transavia Europe, ont finalement fait céder Air France-KLM mercredi soir. La direction avait longtemps refusé d'abandonner ce projet phare de son nouveau plan stratégique «Perform 2020».
Un cheval de Troie pour une «délocalisation»
Une fois l'abandon annoncé, la direction a immédiatement appelé les pilotes à une «reprise immédiate» du travail. Le gouvernement lui a emboîté le pas, estimant que la responsabilité des pilotes était de «cesser le mouvement», alors que l'Etat détient 16% du capital de la compagnie aérienne.
Mais les pilotes, en négociation avec la direction dans la nuit de mercredi à jeudi, réservaient leur réponse pour jeudi.
Ils voient dans Transavia Europe un cheval de Troie pour une «délocalisation» rampante des emplois français. Ils ont obtenu ce qu'ils demandaient: la suppression pure et simple de ce projet, et non sa suspension pour deux mois, promise lundi par le PDG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac.
Les inquiétudes concentrées sur une compagnie paneuropéenne à bas coût
Hasard de calendrier, un Comité central d'entreprise d'Air France programmé de longue date, doit se concentrer jeudi sur «Perform 2020», axé entre autres sur le développement continental du low cost par Air France-KLM. La direction doit y présenter les détails de ce plan, annoncé cet été. Le groupe aérien franco-néerlandais, numéro 2 européen dernière l'allemand Lufthansa, entend se positionner sur le marché des vols à bas coût et capter les «opportunités de croissance» qu'il pourrait lui offrir. Dans son viseur: Ryanair et Easyjet, les poids-lourds du low cost en Europe.
Les inquiétudes des syndicats se cristallisent autour du développement d'une compagnie paneuropéenne à bas coût qui imposerait à ses pilotes des contrats de statut local, soulevant un risque de «dumping social» et de «délocalisation» des emplois français, selon eux.
En août, la direction avait pourtant assuré à ses salariés que la réorganisation à venir du réseau court et moyen-courrier d'Air France n'entraînerait «aucun transfert» de personnel, de contrats de travail ou d'appareils. Des promesses qui n'ont visiblement pas convaincu les pilotes.