Écoutes de Sarkozy: La justice suspend l'enquête pour corruption
JUSTICE•Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir auprès d'un magistrat des informations dans un dossier judiciaire le concernant...20 Minutes avec AFP
La cour d'appel de Paris a suspendu mardi l'enquête qui vaut à Nicolas Sarkozy d'être mis en examen pour corruption depuis juillet, soupçonné d'avoir tenté d'obtenir auprès d'un magistrat des informations dans un dossier judiciaire le concernant, a appris mercredi l'AFP de source proche du dossier.
Dans son bras de fer avec les juges d'instruction du pôle financier, cette décision de la présidente de la chambre de l'instruction offre un répit à Nicolas Sarkozy, même s'il reste mis en examen. Elle intervient quelques jours après l'officialisation de son retour politique et l'annonce de sa candidature à la présidence de l'UMP.
L'ex-président n'a pas obtenu gain de cause
Les juges Claire Thépaut et Patricia Simon cherchent à déterminer si Nicolas Sarkozy a tenté, avec son avocat, Thierry Herzog, d'obtenir auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations couvertes par le secret sur une procédure le concernant, la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt. En échange, Nicolas Sarkozy aurait promis d'intervenir pour que ce magistrat obtienne un poste de prestige à Monaco.
Au final, l'ex-président n'a pas obtenu gain de cause, ni Gilbert Azibert le poste convoité. «M. Azibert était candidat à un poste à Monaco (...) Thierry Herzog m'a demandé si je pouvais me renseigner pour faire une démarche auprès de Monaco. Je n'ai pas fait cette démarche», avait déclaré début juillet Nicolas Sarkozy.
Les juges s'interrogent également sur les conditions dans lesquelles l'ex-président a été informé de son placement sur écoutes par la justice.
Des écoutes ordonnées dans le cadre d'une autre enquête
Mais après l'ordonnance rendue mardi, elles vont désormais devoir geler leurs investigations le temps que la cour d'appel se prononce sur des requêtes en nullité déposées par l'ex-chef de l'Etat et Me Herzog, également mis en examen. Un coup d'arrêt qui pourrait durer plusieurs mois.
Est notamment contestée la légalité des écoutes des conversations téléphoniques entre les deux hommes, ainsi que celles entre Me Herzog et le bâtonnier, Pierre-Olivier Sur.
Cette affaire de corruption présumée trouve sa genèse dans ces écoutes, initialement ordonnées dans l'enquête sur les accusations de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.