Disparues de l'A6: «On est anéantis par cette nouvelle que j'espérais tant», affirme la mère de Christelle Blétry
JUSTICE•La mère de Christelle Blétry, assassinée en 1996 en Saône-et-Loire a fait part de son soulagement ce vendredi après la mise en examen jeudi d'un homme pour le meurtre de sa fille...Delphine Bancaud
«C'est tellement violent, mais nécessaire», a susurré en larmes, Marie-Rose Blétry ce vendredi lors d'une conférence de presse de l'association des familles des disparues de l'A6 organisée à Blanzy (Saône-et-Loire).
La mère de Christelle réagissait à la mise en examen jeudi d'un homme, pour le meurtre de sa fille, fin 1996 dans cette localité bourguignonne. Après avoir été confondu récemment par de nouvelles expertises ADN dont les progrès ont permis d'identifier le profil génétique du tueur, l'homme a avoué les faits.
«On est anéantis par cette nouvelle que j'espérais tant», a déclaré Marie-Rose Blétry. «Depuis des années, on demandait que les vêtements de Christelle soient analysés (...) Cet exemple est porteur pour toutes les familles qui attendent la vérité», a-t-elle poursuivi, s'interrompant à plusieurs reprises pour pleurer. Elle espère désormais pouvoir penser à sa fille plus sereinement: «Christelle, je ne la vois qu'en se faisant assassiner», a-t-elle confié.
Un espoir pour les autres familles
Son avocat, maître Seban a rappelé l'importance «de conserver les scellés dans de bonnes conditions et de les réexaminer avec les nouveaux outils scientifiques». «Le temps qui passe peut être un atout», a-t-il insisté. Tout en expliquant qu'il a fallu «faire preuve d'acharnement» pour que la vérité éclate. Rappelant que 200 meurtres ne sont pas élucidés chaque année en France, il a aussi exhorté les familles des victimes à ne jamais abandonner leur combat pour la vérité.
«Si on ne médiatise pas certains dossiers, ils sont abandonnés. (...) Exigez que l'on vous rende des comptes, mettez-vous en association pour ne pas rester seuls», leur a-t-il conseillé. Corinne Herrmann, avocate de la famille Blétry a renchéri: «Nous faisions des demandes tous les ans. On a demandé que les vêtements soient intégralement analysés. C'est l'acharnement qui a payé.»
L'affaire des «disparues de l'A6»
Les avocats espèrent désormais que la lumière pourra être faite dans d'autres dossiers. «Il faut qu'une enquête soit faite sur l'ensemble du parcours du suspect afin de vérifier s'il ne peut pas être mis en cause dans d'autres disparitions ayant eu lieu en Saone-et-Loire ou ailleurs», a indiqué maître Seban. L'affaire des «disparues de l'A6» concerne huit jeunes femmes tuées en Saône-et-Loire entre 1986 et 1999.