Rythmes scolaires: Nouvelle manifestation à Paris
EDUCATION•Une quinzaine de communes, sur les 24.000 concernées, ont «refusé d'ouvrir leurs écoles» mercredi malgré la généralisation de la réforme des rythmes scolaires...A.D. avec AFP
Quelques centaines de parents, d'enfants et une dizaine d'élus ont manifesté ce samedi à Paris contre la réforme des rythmes scolaires, dénonçant un «transfert» du coût et de la gestion aux communes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Derrière une banderole «Abrogation de la réforme des rythmes scolaires», le cortège, ouvert par deux dromadaires, a quitté peu après 15h00 les abords du Conseil d'Etat, dans le centre de Paris, pour se diriger rue de Grenelle où une délégation a été reçue par le ministère de l'Education nationale.
Il faudra «augmenter les impôts locaux»
«Le gouvernement n'arrive pas à recruter 60.000 enseignants et il nous demande de recruter 120 animateurs?», s'est étonné Nicolas Dupont-Aignan, maire d'Yerres (Essonne). Le président de Debout La République estime qu'il faudra «augmenter les impôts locaux» pour pouvoir mettre en place cette réforme. «Nous allons lancer une grande pétition nationale», a annoncé l'élu, assurant «ne pas être opposé à la réforme des rythmes scolaires mais au transfert de gestion aux communes».
«Cette réforme est sans courage et sans ambition», a déclaré Christian Schoettl, maire de Janvry (Essonne), venu avec deux dromadaires, dont il dit être le propriétaire. «Si on force le rythme d'un dromadaire il se couche... Comme un enfant qui reste couché le jeudi», «épuisé» par la réforme des rythmes, a expliqué l'élu pour justifier la présence des deux animaux en tête de cortège.
Anne-Laure Blanc, 59 ans, une grand-mère de quatre petits-enfants venue manifester, est persuadée que «cette réforme peut s'appliquer à Paris mais pas dans les petites communes». «Comment peut-on demander à un petit village de trouver un animateur quand il n'y a ni train ni bus dans ce village?», s'étonne-t-elle.
23 maires contestataires
«Depuis la rentrée, mes enfants n'ont eu aucune activité périscolaire», s'exaspère pour sa part Catherine Dehosse, 46 ans, enseignante.
«Le dialogue ne peut avoir lieu que si le droit est respecté», a réagi auprès de l'AFP le ministère de l'Education nationale, appelant à «l'ouverture de toutes les écoles le mercredi matin», condition préalable pour que des «solutions soient apportées aux difficultés objectives».
«Notre espoir repose sur l'avis du Conseil d'Etat, attendu pour septembre», a déclaré Christian Schoettl, à sa sortie du ministère, promettant de «ne rien lâcher».
Mercredi, première journée test, 23 maires ont bloqué l'accès à leurs écoles (21 totalement et deux partiellement) pour contester la réforme, qui rétablit la cinquième matinée de classe, généralement le mercredi matin. Les activités périscolaires sont à la charge des communes, facultatives et partiellement financées jusqu'en 2015 par l'Etat et les caisses d'allocations familiales.
L'an dernier, 4.000 communes ont lancé la réforme, devenue obligatoire cette année pour 4,6 millions d'écoliers dans les 20.000 communes restantes.