VOS TÉMOIGNAGES«Comme même», «sa va»… Cinq fautes qui insupportent les internautes de «20 Minutes»

«Comme même», «sa va»… Cinq fautes qui insupportent les internautes de «20 Minutes»

VOS TÉMOIGNAGESA tous les «Grammar Nazis» qui nous lisent…
Christine Laemmel

Christine Laemmel

«Je fais aussi des fautes mais je ne peux pas m’empêcher de corriger». Marianne résume bien le monde impitoyable de la langue française, si «retorse», concède Loreleï. De manière aussi binaire qu’un «a» prend un accent ou n’en prend pas, l’intransigeance face aux erreurs grammaticales est totale, inévitable et s’assène «somme toute assez violemment» analyse-t-elle froidement. Parmi tous les accrocs faits au Bescherelle, cités par les internautes de 20 Minutes, accros au dico, voici notre top 5 des fautes d’orthographe, de grammaire voire de français.

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Faute n°1: «Comme même» au lieu de «quand même»

«Je n’ai plus foi en l’Humanité depuis que j’ai lu pour la 478e fois "comme même" au lieu de "quand même"». Loreleï est cynique mais cite ici la coquille la plus décriée par les internautes. «Exaspérante», enfonce Jordan.

La règle: Il n’y en a pas. C’est «quand même», un point c’est tout. Wiktionary vous le répète, «il y a confusion», c’est une «variante incorrecte utilisée en raison d’une mauvaise compréhension du mot». Pour vous déshabituer, vous pouvez vous dire que Brain sera toujours là pour se moquer de vous si vous persistez.

Faute n°2: «Aller au coiffeur»/«le vélo à mon père»

«C’est si vulgaire». Aly touche du doigt un très bon point. «Un texte écrit est une sorte de carte de visite, estime Barbël, qui montre un côté de la personnalité culturelle et sociale». Quand vous dites que vous allez «au docteur parce que l’orteil à mon pied il est cassé», votre interlocuteur vous visualise instantanément dans la saison 12 de Secret Story. Avez-vous vraiment envie de ça?

« @20Minutes je vais au coiffeur. Grrrr — amylee (@emiliejaulin) September 2, 2014 »

La règle: On va chez le coiffeur, le boulanger, l’esthéticienne, le pharmacien. Il s’agit d’une personne. On va au salon de coiffure, à la boulangerie. Il s’agit du lieu.

Quant à l’emploi de «à» ou «de», le principe est simple. Si le complément (le mot qui vient après) est un pronom personnel (un pronom qui remplace un nom), on peut utiliser «à». Dans tous les autres cas, c’est «de». C’est une idée de Stéphanie/C’est une idée à elle.

Faute n°3: «Ils croivent», «cette blague est pourrite»

«Une aberration», écrit un internaute. Au-delà de la mauvaise interprétation d’une règle, certains versent dans l’imagination. Déclinant à l’infini la conjugaison de «croire» comme le participe passé de «pourri». Même si les forumeurs de jeuxvidéos.com en sont persuadés, ce n’est pas parce qu’on dit «bénite» qu’on dit «pourrite». Oui, «ça écorche les oreilles» Martine.

« @20Minutes le mot imaginaire "croivent"! Ils croient! — Christophe (@ChriSauvage) September 2, 2014 »

La règle: Je crois/tu crois/il croit/nous croyons/vous croyez/ils croient. Aucun «v» par ici. Ni validé par l’Académie française, n’en déplaise au Gorafi. S’agissant de «pourrite», retenez que tous les verbes dont l’infinitif se termine par «ir», ont un participe passé en «i». Si l’infinitif finit en «ire», le participe passé sera en «it». Facile non?

Faute n°4: «Sa» et «ça»

Il est là «le sempiternel "sa va?"» réagit Loreleï, avant de rappeler «que les adjectifs possessifs sont du niveau CP… Juste comme ça, au passage.» Tellement vu et revu par SMS qu’on hésite à lancer un avis de recherche de la cédille. Mais toujours aussi «horripilant» pour Julie.

« @20Minutes je crois que le pire c’est "sa va?" ou comment se griller avec juste 4 lettres;) — Ju (@Julyfromparis) September 2, 2014 »

La règle: «Sa» est un adjectif possessif marquant l’appartenance. Sa voiture, sa vie. C’est la sienne. «Ça», est un pronom démonstratif, il désigne. «Sa» peut être remplacé par «son» ou «ses». «Ça» par «cela». Faites le test avant d’envoyer un texto. «Son va?» ne veut rien dire.

Faute n°5: «J’ai manger» (ou «mangez», «mangeais»…) au lieu de «j’ai mangé»

Titou y voit une «incompréhension totale de la langue». Denis, encore plus radicale, annonce faire «partie de la catégorie "rétablissement-de-la-peine-capitale-pour-un-mauvais-accord-de-participe-passé".» Les réactions sont violentes, certes, autant que l’astuce pour ne pas se planter est simple.

La règle: Loreleï la rappelle: «remplacer le verbe par "mordre" (ou n’importe quel verbe qui ne sonne pas en «é») pour savoir si le verbe est à l’infinitif ou non.» «J’ai mordu» sonne mieux que «J’ai mordre», on écrit donc «J’ai mangé». «Ecrire un verbe à l’imparfait lorsqu’il devrait être au participe passé me donne la nausée, lâche Loreleï, et j’enfermerais ce genre de personnes dans un cloître avec toutes les éditions Bescherelle trouvées sur le marché.» Vous êtes prévenus.