Deux adolescentes interpellées alors qu'elles comptaient partir faire le djihad en Syrie
SOCIÉTÉ•L'enquête des services antiterroristes français a été déclenchée après que les proches de l'une d'entre elles ont alerté la préfecture de leur département...Bérénice Dubuc
Deux jeunes françaises de 15 et 17 ans ont été arrêtées mardi à Vénissieux, en banlieue lyonnaise et à Tarbes (Hautes-Pyrénées), alors qu'elles s'apprêtaient à partir en Syrie pour y faire le djihad, rapporte RTL ce mercredi.
Les deux jeunes filles ne se connaissaient que par le biais des réseaux sociaux, précise la radio, qui indique également que ce sont les proches de l'une d'entre elles qui se sont inquiétés de leurs dérives et ont alerté la préfecture de leur département, déclenchant ainsi une enquête des services antiterroristes français.
Gardes à vue prolongées
Les deux adolescentes sont en garde à vue depuis mardi à Tarbes et à Lyon, gardes à vue, qui ont été prolongées ce mercredi matin. Elles peuvent durer jusqu'à 48 heures, s'agissant de mineures. Elles se déroulent dans le cadre d'une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, ouverte par le parquet de Paris, a précisé à l'AFP une source judiciaire.
L'enquête, confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est liée au départ probable en juin, vers la Syrie, d'une autre adolescente âgée de 14 ans et vivant à Argenteuil (Val-d'Oise), a précisé une source proche de l'enquête.
Les autorités françaises s'inquiètent de ce phénomène des départs vers la Syrie et des risques d'attentats à leur retour en Europe des plus radicalisés des candidats au djihad. Selon une source proche des dossiers, plus de 900 personnes seraient concernées, un chiffre englobant ceux qui sont déjà partis sur le théâtre des opérations, ceux en transit et ceux dont les services de renseignement ont la conviction qu'ils projettent d'y aller.
Projet de loi
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait présenté en avril un plan gouvernemental de lutte antidjihad, avec la mise en place d'un numéro vert mis à la disposition des familles et des proches de jeunes radicalisés, afin qu'ils puissent prévenir les services de police de leurs doutes ou d'un départ imminent vers la Syrie.
Un projet de loi renforçant l'arsenal antiterroriste, qui prévoit notamment une interdiction de sortie du territoire pour certaines personnes soupçonnées de vouloir rejoindre une terre de djihad, a également été présenté en Conseil des ministres le 9 juillet et doit arriver au Parlement début septembre.