REPORTAGEVIDEO.Ebola: «Il faut être beaucoup plus strict sur les règles sanitaires»

VIDEO.Ebola: «Il faut être beaucoup plus strict sur les règles sanitaires»

REPORTAGEA Roissy, certains voyageurs en provenance de Guinée évoquent des contrôles sanitaires effectués «un peu vite» lors de l’embarquement. D’autres, regrettent un manque d’information dans l’aéroport parisien…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Il est un peu plus de 6 heures ce mardi matin. Les portes du terminal 2E de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle s’ouvrent et laissent entrer dans le hall des arrivées les premiers passagers du vol Air France 727, Conakry-Paris. Alors que le virus Ebola a déjà fait près de 400 victimes en Guinée, Bintou, 39 ans, résume les mesures prises contre cette fièvre hémorragique au moment de l’embarquement.




«Il faut se laver les mains en arrivant à l’aéroport. Ensuite Il faut répondre à un formulaire administratif avec des informations, comme notre destination ou si nous avons eu un contact avec des personnes fiévreuses», explique cette expatriée Française en Guinée. Ils demandent aussi si nous a été victime des premiers symptômes, comme des vomissements». Ensuite, ils prennent les passagers en photo. Bintou ne sait pas pourquoi mais suppose que c’est un moyen de «vérifier leur aspect et s’ils se tiennent bien». Place au dernier contrôle. Les agents prennent la température des voyageurs dans l’oreille, et «notent le chiffre sur le billet d’embarquement», commente la jeune femme. Au-dessus de 38,5°C la personne ne part pas.

Manque d’information au départ et à l’arrivée

Malgré ces étapes, Bintou déplore tout de même un manque d’informations sur place: «Il faudrait davantage sensibiliser. Car on a encore l’impression que certaines personnes ne croient pas à la présence du virus Ebola en Guinée». Isagha, 18 ans, qui vient également d’arriver à Paris pour ses vacances regrette aussi le manque d’information et de sensibilisation en Guinée. Il aimerait voir «davantage de précautions dans le pays comme dans l’aéroport». «J’ai trouvé que les agents de contrôle en avaient un peu marre. Il faut plus de vigilance et être beaucoup plus stricte sur les règles sanitaires car Ebola est partout et les gens ne respectent pas tous les jours les consignes d’hygiène». «Ils prennent la température un peu vite», abonde Billo, 44 ans, un habitué des allers-retours Conakry-Paris pour le travail.

Deux heures plus tard, l’avion d’Air France s’apprête à repartir pour Conakry. Et certains Guinéens qui s’apprêtent à monter à bord du vol AF 727 s’étonnent là aussi du peu de renseignement concernant le virus Ebola au départ de Paris. A la porte d’embarquement, un membre du personnel au sol de la compagnie aérienne, dit n’avoir aucune consigne: «Il n’y a pas de mesures particulières».

Pourtant, Aéroports de Paris (ADP) explique avoir mis en place, à la demande du Ministère des affaires sociales et de la santé, une campagne d’information pour «sensibiliser les passagers» dans les zones d’arrivée, départ et correspondance des aéroports Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Mais difficile d’en trouver la trace. «Il n’y a aucune information. Pourtant, il faudrait en parler, sensibiliser un minimum, les choses à savoir, à faire, ici ou là-bas. Nous sommes tout de même face à un virus qui tue des gens et qui pourrait se transmettre dans les aéroports», s’exclame Arouna, 52 ans

Un centre médical d’urgence en alerte

Dans tous les cas, ADP précise que le centre médical d’urgence se tient en alerte. «Si un cas s’avère "suspect", les personnels de bord de la compagnie aérienne alertent les services médicaux de l’aéroport», indique à 20 Minutes, un porte-parole. Selon France Info, le centre médical aurait déjà accueilli quelques passagers qui ont fait des malaises ou qui ont eu de la fièvre ces derniers jours.