«On part après-demain.» Et ils l’ont fait. Mi-juillet, las d’une année d’études et d’examens, sur les dents en pleine recherche d’emploi et d’appartement en même temps, Sammy et Maxime, 25 et 22 ans, ont craqué. Direction un site Internet de départ de dernière minute. Ce sera Madère, archipel portugais au large du Maroc, pour souffler une semaine. «Je ne savais même pas exactement où c’était avant de partir.»

Transport et hôtel: 770 euros. Dont 350 euros par personne pour hôtel et vol. Impossible de savoir le prix de l’un et de l’autre. La formule «tout compris» choisie ne le dit pas. L’hôtel trois étoiles a «tout ce qu’il faut: piscine intérieure et extérieure, solarium, vue sur mer, mais je n’aurais jamais mis 1.000 euros pour ça.» A ajouter, 70 euros de location de voiture pour une journée, essence comprise.

Nourriture: 500 euros. «Je mange, je ne me nourris pas.» Sammy a dévoré, dégusté, siroté pendant huit jours. «Si on était allés à Berlin (ils l’ont déjà fait, ndlr), on aurait enchaîné les fast-foods, là, on a fait la tournée des restaurants. On a regardé les adresses avec au moins 90% d’avis positifs sur des sites de recommandations et on les a toutes faites.» Cocktail, entrée, plat, dessert, une bouteille de vin et de l’eau minérale, mais prix locaux bas aidant, «nous n’avons jamais eu l’impression de nous ruiner.» Seul restaurant fait au hasard, «un des plus fous de ma vie». Une table posée sur une falaise et même pas collée aux voisins. «Comme partout à Madère, on ne mange pas avec les autres, on peut bien reculer sa chaise, on se sentirait presque seul.»

Activités: 250 euros. Plus grosses dépenses: le ferry pour aller jusqu’à l’îlot de Porto Santo à 71 euros par personne aller-retour et 25 euros de téléphérique et d’entrée dans les plus grands jardins de l’île.

Et le reste? Une cinquantaine d’euros de souvenirs. «Je crois que je n’en ai jamais ramené autant.» Principalement des plantes, «six pieds d’agapanthes, des orchidées», des fruits, «dont certains ramassés que je ne connaissais même pas» et des graines et bulbes pour Sammy. «Le marché aux plantes de Funchal est mieux achalandé que n’importe quelle jardinerie française.» De quoi remplir quatre grosses jardinières sur leur balcon strasbourgeois. Pour Maxime, des babioles «kitsch» vu du regard taquin de son amoureux. Aimants pour les voisins, thermomètre décoré d’un oiseau de paradis (plante emblème de Madère), «s’il y avait eu une boule à neige avec un bananier, il l’aurait prise».

Une fois rentrés en Alsace, Sammy et Maxime ont fait les comptes. 800 euros par tête. A peu près ce qu’ils avaient envisagé sans vraiment calculer. Rien à redire, rien à regretter. «Panorama Land» a tenu ses promesses. «Il faudrait juste appeler l’office de tourisme pour qu’ils rafraîchissent leurs cartes postales.» Juste assez ringardes pour Maxime.