Montigny-lès-Metz: Quelles sont les conséquences de la mise en examen d'Henri Leclaire?
FAITS DIVERS•Après Patrick Dils et Francis Heaulme, un troisième homme est soupçonné des meurtres des deux enfants de 8 ans...undefined undefined
Nouveau rebondissement dans l’affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz. Le 28 septembre 1986, Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans, sont retrouvés morts, les crânes fracassés à coups de pierres, sur un talus ferroviaire.
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Après Patrick Dils, condamné puis blanchi, et Francis Heaulme, dans l’attente de son jugement, un troisième homme a été mis en examen mardi pour le double meurtre.
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Il s’agit d’Henri Leclaire, un retraité de 65 ans. L’homme a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les protagonistes de l’affaire. 20 Minutes vous donne les derniers éléments de cette affaire.
Qui est Henri Leclaire?
Il est le premier homme à avoir avoué être l’auteur du double meurtre. C’était lors d’une mise en examen en décembre 1986. A l’époque, Henri Leclaire est manutentionnaire aux éditions du Lorrain. Après l’aveu des meurtres, commis à proximité de son lieu de travail, il se rétracte et est mis hors de cause par les enquêteurs. «C’est un drôle de type», avec «un caractère spécial», estime Ginette Beckrich, la grand-mère d’une des deux victimes, et ancienne femme de ménage chez la famille Leclaire.
Aujourd’hui, son avocat Me Thomas Hellenbrand le décrit comme un «vieux monsieur un peu fruste qui vit seul depuis le décès de son père, qui n’a pas beaucoup d’amis et qui est très attaché à son vieux chien». Le célibataire de 65 ans confiait en mars dernier au Républicain Lorrain être «fatigué et usé» par cette affaire qui a «gâché» sa vie.
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Pourquoi son nom réapparaît-il dans l’affaire?
Après l’acquittement de Patrick Dils en 2002, Francis Heaulme devient le principal suspect. Le «routard du crime» déclare avoir vu Henri Leclaire dévalé le talus où sont morts les enfants, le tee-shirt taché de sang, le jour des faits.
Mais Leclaire bénéficie en 2013 d’un non-lieu. Il faut attendre avril dernier lors du procès de Heaulme, pour entendre de nouveaux témoignages accablants contre Leclaire.
Une habitante de Metz, affirme notamment que le retraité s’est confié à elle en 2012. «Il m’a expliqué que les enfants gênaient son travail. Il était excédé. J’avais le sentiment qu’il revivait la scène, qu’il ne me voyait plus, a indiqué Marie-Christine Blindauer à l’audience. Ses gestes montraient clairement qu’il les [les enfants] avait frappés. Mais il a insisté plusieurs fois sur le fait qu’il ne les avait pas tués.»
Interrogé comme simple témoin, Leclaire a reconnu les propos, tout en affirmant avoir inventé cette histoire. Des contradictions, ajoutées à un autre témoignage à charge, pousse la cour d’assises, en avril dernier, à ajourner le procès de Francis Heaulme. Une nouvelle information judiciaire visant Henri Leclaire est ouverte et une enquête est confiée à un juge d’instruction.
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Que va-t-il se passer maintenant?
La mise en examen d’Henri Leclaire doit permettre de déterminer la responsabilité du retraité et celle de Francis Heaulme dans ce double meurtre. «Qu’Henri Leclaire soit mis en examen, ça ne change pas grand-chose. Ce qui est important, c’est de savoir s’il va être renvoyé devant la Cour d’assises. Or, c’est encore loin d’être acquis», a estimé l’avocate de Francis Heaulme, Me Liliane Glock. Si les charges sont suffisantes, les deux hommes pourraient être renvoyés devant la Cour d’assises. Selon des sources judiciaires, il faudra attendre au moins jusque 2016.
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