Plaintes pour actes racistes et antisémites: Cazeneuve a envoyé sa circulaire
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a envoyé une circulaire ...© 2014 AFP
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a envoyé une circulaire aux préfets détaillant la façon dont ils devront porter plainte en cas d'actes racistes ou antisémites, dont les recommandations ont été suivies jeudi par le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Cette circulaire --envoyée mercredi-- signée du ministre évoque le «contexte actuel de tensions internationales notamment au Proche-Orient» qui «se traduit par une recrudescence d'actes et de propos à caractère raciste ou antisémite», a précisé le ministère jeudi. Des «faits graves et intolérables» en face desquels il faut faire preuve de «fermeté absolue», écrit-il.
En conséquence, le ministre demande aux préfets de signaler ces faits «systématiquement au parquet compétent aux fins de poursuite» invoquant les délits qui les caractérisent.
Il cite par exemple à cet égard la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui «sanctionne d'une peine d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 45.000 euros» la «provocation à la discrimination, la haine ou à la violence» à l'égard de personnes pour «origine, appartenance ou non appartenance» à «une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».
Le ministre avait annoncé lundi son intention de demander aux préfets d'ester en justice, lors d'une visite de terrain à Val-de-Reuil (Eure). Il avait alors cité deux cas: des croix gammées tracées sur un lieu de culte musulman à La Charité-sur-Loire (Nièvre) samedi dernier, et une inscription antisémite découverte lundi sur une stèle à la mémoire d'enfants juifs déportés à Marseille.
Jeudi après-midi, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé dans un communiqué avoir porté plainte pour la dégradation de cette stèle, ainsi que pour une «inscription antisémite» sur le mur d'un magasin, situé à quelques mètres.
L’enquête a été confiée à la division de sécurité de proximité nord de la direction départementale de sécurité publique, a précisé la préfecture. «Le préfet de police précise que toute dégradation ou inscription à caractère antisémite, raciste, antimusulman ou xénophobe, fera systématiquement l’objet d’un dépôt de plainte, en vue de poursuivre les auteurs de ces actes inadmissibles», a-t-elle conclu.