SOCIALAprès les taxis, les VTC ont manifesté à Paris

Après les taxis, les VTC ont manifesté à Paris

SOCIALUn rassemblement «éclair» pour protester contre un amendement déposé in extremis par le député PS Thomas Thévenoud, co-auteur d'un projet de loi sur les taxis et VTC...
Bertrand de Volontat

B. de V. avec AFP

Chacun son toru. Une centaine de chauffeurs de VTC, voiture de transport avec chauffeur, se sont rassemblés ce lundi à Paris, à l'appel de cinq entreprises du secteur, pour protester contre un amendement leur imposant de retourner à leur base entre chaque course, a constaté une journaliste de l'AFP.


«Nous souhaitons alerter les sénateurs (qui doivent discuter du texte mercredi, ndlr), car il est fondamental qu'ils ne votent pas cet amendement», a expliqué Benjamin Cardoso, président de la fédération française des voitures de transport avec chauffeur (VTC), et fondateur de LeCab.

10.000 emplois en péril?

Selon lui, une telle obligation «risque fort» d'aboutir à ce «que les VTC disparaissent», soit quelque 10.000 emplois.

L'amendement concerné fait partie de la proposition de loi du socialiste Thomas Thévenoud et impose aux chauffeurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC) de «retourner au siège de l'entreprise ou dans un lieu, hors de la chaussée, où le stationnement est autorisé», et ce «dès l'achèvement de la prestation».

Une manifestation «éclair» d'une heure

Benjamin Cardoso a précisé qu'avec cet amendement, un chauffeur de VTC n'aura pas le droit de se garer sur la voie publique, sur une place de stationnement, même lorsqu'il utilise le véhicule à des fins personnelles.

En costumes stricts et cravates, des chauffeurs des sociétés SnapCar, Chauffeur-Privé, LeCab, AlloCab et Supershuttle, chapeautées par la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR), ont manifesté pendant plus d'une heure, à côté des Invalides à Paris.

A fond contre la mesure

Les sociétés de VTC se disent surprises de n'avoir pas été informées de ce projet d'amendement, lors des mois de discussion avec Thomas Thévenoud.

«Nous sommes abasourdis par le fond et la forme. il n'a jamais été question de cette mesure-là. Les taxis demandent à nous éradiquer, le député a capitulé», a commenté Yan Hascoet, fondateur et PDG de Chauffeur Privé, dénonçant «une mesure anti-écologique, anti-urbanistique, et anti-économique».

Les chauffeurs de VTC sont des indépendants, qui disposent de leur propre véhicule, et reversent une commission pour chaque course à l'entreprise, laquelle met à leur disposition l'application smartphone leur permettant d'être géolocalisés par les clients.

Uber, le grand absent

La Chambre syndicale des entreprises de remise et de tourisme (CSNERT) et le Groupement des transporteurs de personnes en voitures avec chauffeurs (GTPV ), qui se présentent comme les «fédérations historiques» de VTC, n'ont pas pris part à la manifestation, et ont indiqué dans un communiqué qu'elles «n'entendent pas gêner leurs clients et les usagers en général», préférant «exprimer leur mécontentement et leur inquiétude par d'autres voies».

L'Américain Uber, souvent pointé du doigt par les taxis qui lui reprochent de ne pas respecter les règles, n'avait pas été convié à ce rassemblement : «on ne peut pas s'associer avec certains acteurs qui ne respectent rien», a souligné Benjamin Cardoso.