VACANCESLe home sitting surfe sur la crise

Le home sitting surfe sur la crise

VACANCESLe concept de gardiennage à domicile séduit de plus en plus de Français…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Prendre ses quartiers d’été dans la maison d’un inconnu, sans débourser un sou, en échange de menus services (arrosage des plantes, soins aux animaux, entretien de la piscine…) Une aubaine, surtout en période de crise! D’ailleurs, le concept du home-sitting, très développé dans les pays anglo-saxons, ne s’est jamais aussi bien porté en France, comme en témoigne la multitude de sites qui proposent de mettre en relations les propriétaires et les candidats au gardiennage.

Et les entreprises qui se sont installées sur ce créneau depuis longtemps voient leur activité progresser d’année en année: «Depuis 10 ans, la demande de home-sitting bondit de 10 % chaque année, car le système est mieux connu des Français, qui ont moins d’appréhension à confier leur maison à des inconnus. Et les candidats au gardiennage sont aussi beaucoup plus nombreux car ils apprécient de visiter la France à moindre coût», témoigne Romain Januel, porte-parole du site homesitting.fr. Du coup, le site met en relations 8.000 fois par an propriétaires et home-sitters, moyennant 164 euros pour les premiers et un abonnement annuel pour les seconds, qui s’échelonne entre 52 et 69 euros. Sans surprise, la plus forte demande de gardiennage concerne l’Ile-de-France.

Des candidats triés sur le volet

Même son de cloche chez son concurrent partirtranquille.com qui enregistre de plus en plus de demandes de gardiennage «de la part de personnes souhaitant faire garder leurs animaux à domicile ou désirant une présence chez eux pour dissuader les cambrioleurs», explique Aurore Porte, responsable du site pour la France métropolitaine. Avec un fort succès de cet échange de services en région Rhône-Alpes, dans le Midi-Pyrénées et dans le Nord. Pour en bénéficier, les propriétaires comme les home-sitters doivent débourser la même somme: 108 euros pour une semaine de gardiennage, 112 euros pour deux semaines…

Pour ce tarif, le site de mise en relation opère une vraie sélection des home-sitters. «Ils doivent d’abord remplir un questionnaire en ligne, présenter un CV, une pièce d’identité, un extrait de casier judiciaire de moins de trois mois, une attestation d’assurance en responsabilité civile et des références professionnelles. Car le home sitting, ce n’est pas juste un bon plan vacances», précise Aurore Porte. Chez homesitting.fr, un entretien téléphonique permet aussi de s’assurer de la motivation des candidats «car on leur précise que ce ne sont pas des vacances. Ils ne doivent pas faire du tourisme toute la journée et négliger les animaux, même s’ils peuvent faire des promenades de quelques heures chaque jour», insiste Romain Januel, qui demande aux home-sitters d’être présents le soir dans la maison pour éviter tout risque de cambriolage.

Peu de déçus

Des contraintes qui ne gênent pas trop les retraités, formant le gros bataillon des home-sitters, certains sites comme homesitting.fr leur étant réservés. «Mais la formule plaît aussi aux familles, aux célibataires…», précise Aurore Porte qui sélectionne des personnes de tous âges, en fonction des desiderata des propriétaires.

Une formule gagnant-gagnant qui fait, au final peu de déçus. «Seulement une dizaine de séjours se passent mal chaque année. C’est généralement dû à des soucis de propreté, soit du côté du propriétaire, soit du côté des gardiens», témoigne Romain Januel. «Les situations les plus difficiles à gérer pour les home-sitters sont les morts d’animaux. Mais les mauvaises surprises sont rares et les séances de débriefing à la fin du séjour l’occasion de remettre les choses à plat», informe Aurore Porte. Dans certains cas, le home-sitting est même l’opportunité de se lier d’amitié avec des personnes que l’on aurait jamais pu rencontrer…

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