Un éléphant tue un octogénaire: Le propriétaire jugé ce lundi
PROCES•Le pachyderme avait causé la mort d'un homme de 84 ans...Basile Dekonink
Max Aucante, 59 ans, propriétaire du cirque de l’Europe, doit comparaître ce lundi devant le tribunal correctionnel de Meaux pour «homicide involontaire» et «exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non-domestiques». Il encourt, en théorie, une peine de trois ans de prison.
L’accident, rarissime, s’est déroulé le 8 septembre à Lizy-sur-Ourcq, petite commune de 3.600 habitants. Cet après-midi-là, l’éléphant vient de regagner son enclos en plein air après un numéro de cirque lorsqu’il saisit une bâche avec sa trompe pour la poser sur la clôture électrique qui l’empêchait de s’enfuir.
Un «cirque privé installé dans de parfaites conditions de sécurité»
Le pachyderme franchit ensuite une seconde enceinte. C’est alors que, d’un coup de trompe, il fauche le vieil homme, âgé de 84 ans, qui jouait à la pétanque. Projeté au sol et blessé, l’octogénaire est héliporté et hospitalisé au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), où il décède. Une plainte avait été déposée par le frère de la victime, puis une enquête ouverte pour déterminer si toutes les mesures de protection nécessaires avaient été prises.
La mairie de Lizy-sur-Ourcq avait assuré pour sa part qu’il s’agissait d’un «cirque privé installé dans de parfaites conditions de sécurité».
Les associations de défense des animaux mobilisées
Après cet accident exceptionnel en France, les défenseurs des animaux, dont certains ont fait de la protection des bêtes de cirque leur cheval de bataille, avaient donné de la voix. De longue date, plusieurs associations, très actives sur internet, dénonçaient les conditions de vie de cet animal, qu’elles baptisent Tania et que le propriétaire du cirque fait tourner dans toute la France. Affirmant que le pachyderme est «victime de mauvais traitements», elles réclamaient qu’il «sorte du cirque» pour être envoyé «dans un sanctuaire d’Afrique du Sud».
De son côté, l’association Peta s’était saisie de l’accident pour demander l’interdiction de «tous les animaux sauvages dans les cirques itinérants», jugés «dangereux pour les personnes» et infernaux pour les bêtes.