Les collégiens passent le brevet, un examen peut-être en sursis
•Près de 816.000 collégiens passeront jeudi et vendredi leur brevet, premier examen de la scolarité française, dont le maintien ou la refonte fait actuellement débat, dans le cadre de la réécriture des programmes scolaires et du socle commun.© 2014 AFP
Près de 816.000 collégiens passeront jeudi et vendredi leur brevet, premier examen de la scolarité française, dont le maintien ou la refonte fait actuellement débat, dans le cadre de la réécriture des programmes scolaires et du socle commun.
Les collégiens de métropole, La Réunion et Mayotte attaqueront par l'épreuve de français (jeudi matin), suivront les mathématiques (jeudi après-midi) puis histoire-géographie-éducation civique vendredi matin. Les candidats recevront leur relevé de notes chez eux, au plus tard le 9 juillet. En cas d'empêchement, une session de remplacement est prévue les 16 et 17 septembre.
Outre ces épreuves écrites, les élèves passent dans leur établissement une épreuve orale d'histoire des arts. Le Diplôme national du brevet (DNB) tient compte aussi des notes obtenues en contrôle continu tout au long de l'année dans l'ensemble des disciplines, sauf en histoire-géographie-éducation civique, et de la validation de la maîtrise des sept compétences de l'actuel socle commun qui date de 2005 (langue française, culture humaniste, autonomie et initiative...).
Seule modification pour la session 2014, la suppression de la note de vie scolaire, réclamée par la communauté éducative. Cette note sur un «savoir-être» dans l’établissement (assiduité, respect du règlement... ) ne permettait pas «d’établir une évaluation reconnue par tous comme claire et équitable» ni d'améliorer la «vie scolaire, notamment dans les établissements les plus difficiles», selon le Conseil supérieur des programmes (CSP).
Conséquence, les points obtenus seront calculés sur 360 au lieu de 380.
Pour le reste, l'architecture de l'examen est celle entrée en vigueur à l'édition 2013, avec notamment l'introduction de davantage de mathématiques et une dictée plus longue.
- Serpent de mer -
Le débat sur une éventuelle suppression du brevet, éternel serpent de mer, a été relancé récemment par des déclarations d'un membre du CSP, rapportées par le site spécialisé Le Café pédagogique, quelques jours avant la démission surprise du président du Conseil, Alain Boissinot.
«Ce n'est pas notre intention de supprimer le brevet. De le faire évoluer, certainement», a toutefois indiqué la directrice générale de l'Enseignement scolaire, Florence Robine, sur RTL. «Nous y sommes, et je crois que les familles également, assez attachés. Il fait partie du paysage des examens français».
Le CSP est chargé de réécrire les programmes scolaires de la maternelle au collège (chantier qui a pris un an de retard), de rénover le socle commun, qui définit les connaissances et compétences que tout élève doit avoir acquises à la fin de sa scolarité obligatoire, mais aussi de rendre enfin l'articulation des deux cohérente.
Le projet de socle rénové, long de 22 pages et portant sur cinq domaines, a été dévoilé le 10 juin. Déjà controversé, il doit être soumis pour consultation aux enseignants à l'automne puis faire l'objet d'arbitrages du ministre de l'Education nationale, Benoît Hamon.
Ce projet convient à la FSU, première fédération de l'éducation, mais déçoit les syndicats réformistes comme le SE-Unsa qui y voit des exigences pour «un élève idéal», donc pas atteignables par tous, sans obligation de résultat de la part de l'école.
Pour la FCPE, première fédération de parents d'élèves, il faut mettre fin «à la dualité entre évaluation du socle et diplôme national du brevet qui n’a plus de sens».
L'acquisition du socle est actuellement évaluée dans le Livret personnel de compétences (LPC), jugé incompréhensible par les professeurs et les parents. Il est possible de valider son socle sans réussir son brevet, mais pas l'inverse. On peut rater son brevet et passer en seconde, décrocher son brevet et redoubler sa troisième.
L'examen présente en tout cas une utilité immédiate pour certains: l'obtention d'une mention «bien» ou «très bien» permet sous conditions de percevoir une bourse au mérite. Et le diplôme est nécessaire pour certains concours de la fonction publique.