Toujours plus de prospectus dans nos boîtes aux lettres

Toujours plus de prospectus dans nos boîtes aux lettres

Malgré internet et les autocollants "Stop pub", efficaces mais ...
© 2014 AFP

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Malgré internet et les autocollants «Stop pub», efficaces mais peu répandus, les prospectus inondent toujours plus nos boîtes aux lettres : +35% en dix ans, selon UFC-Que Choisir, qui dénonce les coûts économique et écologique de cette «pollution» notamment due à la grande distribution.

Cette «déferlante» de prospectus et autres imprimés publicitaires - évaluée à 2,7 kg en moyenne en un mois pour une boîte aux lettres sans «Stop pub», selon l'association - engendre une «double peine» pour les Français, appelés à financer cette publicité par leurs achats en tant que consommateurs, puis à financer leur recyclage en tant que contribuable, a dénoncé mardi UFC Que-Choisir.

Pendant un mois, en avril, 748 bénévoles de l'association dans 58 départements ont relevé et pesé les prospectus reçus chez eux. Bilan: chaque boîte aux lettres dépourvue de mention «Stop pub» a reçu 72 prospectus en moyenne en un mois, pour un poids de 2,7 kg, contre 2 kg en moyenne en 2004.

Cette hausse témoigne d'«un échec de la politique de prévention de la pollution publicitaire, d'autant plus grave qu'elle est à la charge des consommateurs», déplore Alain Bazot, président de l'association.

La grande distribution, avec plus du tiers des imprimés reçus lors de cette enquête, apparaît comme la championne du genre, constate UFC, qui pointe notamment le rôle du trio de tête: Carrefour (près de 2 prospectus par semaine en moyenne), Leclerc et Système U.

A Rennes, un ménage a par exemple reçu en un mois «plus de 175 prospectus» de la grande distribution.

Suivent les enseignes de bricolage/jardinage (17%) et celles d'ameublement/décoration (16%), selon le relevé d'UFC-Que Choisir, qui n'a pas comptabilisé les imprimés politiques ni les communications institutionnelles.

- Stop pub: un 'rempart' efficace -

Or, le coût de cette publicité dite «non adressée» se répercute sur le ticket de caisse, avertit M. Bazot. Au vu du budget dépensé par les annonceurs pour ces imprimés (2,9 milliards d'euros au total en 2013, selon les données de l'institut spécialisé Irep), il estime qu'une famille paie 176 euros par an pour financer ces prospectus.

Les ménages financent en outre, via leurs impôts, «l'essentiel de la charge de la gestion des déchets papier», relève aussi l'association.

S'ajoute à ce coût économique un «gâchis environnemental», ajoute UFC-Que Choisir, qui rappelle qu'en France, à peine un papier sur deux est recyclé.

«Les clients sont très attachés» aux catalogues, fait-on valoir chez Carrefour, contacté par l'AFP. Néanmoins, l'enseigne affirme avoir réduit de 16% depuis 2005 la quantité de papier utilisé pour ses prospectus et utiliser «100% de papier soit recyclé, soit certifié» et donc issu de forêts a priori mieux gérées.

Contre cette «pollution publicitaire», il existe un «rempart» efficace, selon UFC-Que Choisir: «Stop Pub», petit autocollant lancé en 2004 et que chacun peut apposer sur sa boîte.

Dans les boîtes aux lettres l'arborant, le nombre de prospectus tombe à 12 en moyenne pour un poids de 371 grammes, dans l'enquête présentée par UFC-Que Choisir. Cette moyenne cache des disparités importantes car une dizaine de ménages-tests, sur les 236 qui arboraient la mention sur leur boîte, ont reçu «plus de 30 prospectus» en avril.

Il n'y a pas de loi contraignant formellement un distributeur à respecter le «Stop pub» mais le consommateur est fondé, «au nom de sa liberté individuelle», à refuser ces prospectus, affirme UFC-Que Choisir.

Problème: cet autocollant était utilisé en 2011 par moins d'un Français sur dix (9%), selon un sondage.

L'association entend donc promouvoir davantage cette étiquette mais demande aussi la mise en place d'une «pénalité financière - inexistante à ce jour - pour les enseignes qui ne respecteraient pas le Stop pub».

Carrefour assure, pour sa part, imposer à ses prestataires chargés de la distribution à la fois le recyclage des prospectus non distribués et le respect du «Stop pub».

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.