Haïm Korsia élu Grand Rabbin de France

Haïm Korsia élu Grand Rabbin de France

RELIGIONL'aumônier général israélite des armées a devancé Olivier Kaufmann, directeur de l'école rabbin ique, 47 ans, en rassemblant 131 voix contre 97...
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Les communautés juives liées au Consistoire central ont élu ce dimanche, parmi cinq candidats, un nouveau Grand Rabbin de France, plus d'un an après le scandale qui a provoqué la chute de Gilles Bernheim. Haïm Korsia a été élu pour sept ans.

L'aumônier général israélite des armées a devancé Olivier Kaufmann, directeur de l'école rabbinique, 47 ans, en rassemblant 131 voix contre 97.

Cinq candidats à l'élection

Mis en cause pour avoir plagié divers textes et prétendu à tort être agrégé de philosophie, Gilles Bernheim, intellectuel reconnu, grand rabbin de France depuis 2009, avait démissionné en avril 2013. Ces accusations avaient suscité une onde de choc dans la première communauté juive d'Europe, forte de 500.000 à 600.000 membres.

L'intérim a été assuré par le grand rabbin de Paris Michel Gugenheim et le directeur de l'école rabbinique Olivier Kaufmann, ce dernier briguait la succession de Gilles Bernheim. Laurent Berros, rabbin de Sarcelles (Val-d'Oise), Alain Senior, rabbin de Créteil et David Shoushana, rabbin de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) étaient, aux côtés de le grand rabbin Haïm Korsia, aumônier général des armées, également en lice.

Un mandat de sept ans

Le grand rabbin de France a été choisi pour un mandat de sept ans par 316 grands électeurs (rabbins et représentants des communautés régionales et locales), membres du Consistoire central convoqué en assemblée générale, à huis clos, au Palais des congrès à Paris. Le vote a eu lieu en début d'après-midi.

L'assemblée générale a été ouverte peu après 10h par un discours de Joël Mergui qui a exprimé, selon une source proche du Consistoire, sa solidarité envers les trois jeunes Israéliens enlevés récemment, des étudiants d'écoles talmudiques situées dans des implantations de Cisjordanie.

Selon la même source, le président du Consistoire central a également dit son inquiétude face à une décroissance des communautés israélites françaises, soulignant le nombre grandissant de juifs de France faisant l'aliyah (la «montée» vers Israël).

Mis en place en 1808 par Napoléon, le Consistoire central israélite de France rassemble la majorité des synagogues françaises. Il n'est cependant plus reconnu par l'ensemble de la communauté juive, certains lieux de culte se réclamant d'autres courants (libéraux, massortis...) et regrettant que le Consistoire se soit replié sur une ligne orthodoxe stricte.