Grève SNCF: Le mouvement s'essouffle alors que les députés votent une règle contre l’endettement

Grève SNCF: Le mouvement s'essouffle alors que les députés votent une règle contre l’endettement

SOCIETE – La synthèse de ce jeudi de grève à la SNCF...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Au neuvième jour de grève à la SNCF, les amendements au projet de réforme ferroviaire ont été salués comme une avancée par le patron de la CGT et le Front de gauche mais n'ont pas suffi à arrêter jeudi le mouvement, qui s'étiole cependant.

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En plus des amendements votés mercredi soir, les députés ont adopté jeudi «une règle d'or» pour freiner la dérive de l'endettement du système ferroviaire, une mesure au coeur de la réforme.

La CGT et SUD-Rail, à l'origine de la grève, ont jugé les amendements votés mercredi soir insuffisants. Ils représentent «beaucoup d'enfumage», a déclaré à l'AFP Gilbert Garrel, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat.

Le projet reste «loin de la revendication des grévistes» de créer «une seule entreprise publique», a renchéri SUD-Rail, qui appelle à «poursuivre le mouvement de grève».

«Pas fait grève pour rien»

Plus tôt, le patron de la confédération CGT, Thierry Lepaon avait été beaucoup plus positif. «Il y a effectivement des amendements (...) pris en compte», une «différence majeure» entre «ce qui était proposé» initialement par le gouvernement et ce qui a été «voté», a-t-il déclaré sur RTL. L'action des cheminots «commence à payer» (...) «sans doute qu'on arrive à un tournant dans la manière dont les cheminots vont s'exprimer», avait-il dit.

Le chef de file des députés Front de Gauche, André Chassaigne (PCF), porte-voix des grévistes au sein de l'hémicycle, a lui-même estimé que les députés avaient «beaucoup avancé la nuit dernière» et que les grévistes pouvaient considérer qu'ils n'avaient «pas fait grève pour rien».

Pour autant, de nombreuses assemblées générales de cheminots grévistes ont reconduit le mouvement. Selon les informations recueillies par l'AFP, les résultats sont toutefois plus partagés que les jours précédents.

«Règle d’or» votée à l’Assemblée nationale

Certaines assemblées générales ont même pour la première fois décidé de reprendre le travail, comme à Toulouse, Périgueux, à Rennes et sur six autres sites bretons, ainsi que dans trois sites du Nord-Pas-de-Calais.

A Lille, Lyon, Nancy, Strasbourg, Mulhouse ou Grenoble, la grève a été reconduite, ainsi qu'en Aquitaine et Poitou-Charentes. Elle l'a aussi été à Marseille, à l'exception d'un site de contrôleurs qui a voté la reprise du travail. A Toulon un site a également voté en ce sens.

Selon Guillaume Pepy, le président de la SNCF, la grève a déjà coûté 153 millions d'euros. «il est temps de se remettre au travail», a-t-il demandé.

10% de grévistes au neuvième jour

De jour en jour, le taux de grévistes diminue. La direction a fait état jeudi de 10,48% pour l'ensemble du personnel, contre près de 28% au premier jour.

De ce fait, le trafic va encore s'améliorer vendredi avec 8 trains sur 10 en moyenne sur les grands axes, selon les prévisions de la direction.

Le projet du gouvernement vise à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence. Il prévoit de regrouper dans une holding publique laSNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Les deux entreprises avaient été séparées en 1997.

Selon «la règle d'or» votée ce jeudi, le futur gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau continuera à financer la maintenance du réseau, mais sur les lignes nouvelles les financements proviendront de l'Etat, des collectivités territoriales ou de tout autre demandeur.