Intermittents: L'Etat va financer la mesure la plus contestée de la réforme sur les intermittents
SOCIETE – L'Etat s'engage à financer le différé de l'indemnisation pour les intermittents..A.-L.B. avec AFP
Le gouvernement va agréer la convention d'assurance-chômage dont certaines dispositions sont contestées par les intermittents du spectacle, a annoncé ce jeudi Manuel Valls, à l'issue de la remise du rapport du médiateur sur le dossier.
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«Je le confirme, cette convention doit être agréée et elle sera agréée par le gouvernement. Il y va du respect de la signature des partenaires sociaux majoritaires qui l'ont signée», a-t-il déclaré, après avoir reçue le médiateur, le député socialiste Jean-Patrick Gille.
A propos du différé d'indemnisation, qui est la mesure la plus contestée par les manifestants, le Premier ministre a expliqué lors d'une conférence de presse en début de soirée que celle-ci serait compensée, provisoirement, par l'Etat. «L'Etat s'engage dès le 1er juillet et financera ce différé», a expliqué Manuel Valls. Il a qualifié cette compensation de «mesure d'apaisement».
Nomination de trois experts pour «faciliter le dialogue»
Afin de «faciliter le dialogue» avec les intermittents, le Premier ministre a annoncé la nomination de trois experts qui rendront un rapport «d'ici la fin de l'année». Il s'agit d'Hortense Archambault, ancienne co-directrice du Festival d'Avignon; Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du Travail, et le député socialiste Jean-Patrick Gille.
Par ailleurs, le Premier ministre a ajouté que «les crédits budgétaires consacrés à la création et au spectacle vivant seront maintenus intégralement en 2015, 2016 et 2017», soulignant une «décision importante» prise «en plein accord avec le président de la République».
«C'est un effort très significatif dans cette période de diminution de la dépense publique et il atteste de l'importance que nous accordons à la création culturelle», a-t-il ajouté.
«Mesurettes» selon la CGT-Spectacle
L'annonce de Manuel Valls du prochain agrément par l'Etat de la convention chômage tout en finançant le maintien des allocations pour les intermittents, ne sont que des «mesurettes», a jugé un peu plus tard la CGT-Spectacle, qui annonce un «probable préavis de grève» pour le 1er juillet.
«On verra quelle forme il prendra», car «l'épée de Damoclès est toujours là, c'est une manoeuvre pour passer l'été», a déclaré le secrétaire général Denis Gravouil lors d'un point de presse en début de soirée.