SOCIALPauvreté: Comment les nouveaux quartiers prioritaires sont-ils choisis?

Pauvreté: Comment les nouveaux quartiers prioritaires sont-ils choisis?

SOCIALLa ministre de la Ville a présenté ce mardi la liste des 1.300 quartiers prioritaires…
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

1.300 contre 2.500 auparavant. Le gouvernement a drastiquement diminué le nombre de quartiers prioritaires bénéficiant de subventions de l’Etat. L’objectif: rendre plus efficace le système d’aide aux zones les plus pauvres en mettant fin à un millefeuille d’appellations et de dispositifs d’aides publiques. C’en est donc fini des 2.492 quartiers Cucs (Contrat urbain de cohésion sociale), qui pour certains bénéficiaient de différents statuts relatifs à la politique de la Ville, et des avantages et financements qui allaient avec.

Une action mieux ciblée

Cette liste resserrée de 1.300 quartiers prioritaires doit permettre une action mieux ciblée. Certains quartiers, hier classés en politique de la Ville, n’ont pas ou plus de légitimité à bénéficier aujourd’hui de ses crédits. Soit parce que la politique de la Ville a porté ses fruits, soit parce que rien ne justifiait que ces quartiers en bénéficient.

Au cœur de cette liste réduite et remaniée, c’est le jeu des chaises musicales. Parmi les communes exclues du dispositif, sept municipalités des Hauts-de-Seine, à l’instar de Sceaux, Rueil-Malmaison ou encore Boulogne-Billancourt, une ville qui «n’aurait jamais dû en bénéficier», confesse-t-on dans l’entourage de la ministre. Des villes côtières comme Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), La Ciotat (Bouches-du-Rhône) ou encore Saint-Raphaël (Var) perdent également ce statut. Nouveaux venus dans cette carte de la pauvreté, Le Bourget (Seine-Saint-Denis), et des zones rurales avec Guéret (Creuse) ou Privas (Ardèche).

Un critère unique: les bas revenus

Désormais, les prétendants au titre de quartier prioritaire doivent montrer patte blanche. Un seul et unique critère est aujourd’hui pris en compte: les bas revenus. Seuls les quartiers dont au moins la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, avec des ressources inférieures à 11.250 euros par an, seront éligibles. Le gouvernement souhaite aujourd’hui «concentrer ces aides-là où vivent les plus pauvres».

Les 1.300 quartiers prioritaires se partageront une enveloppe allouée par le ministère de la Ville d’un peu plus de 300 millions d’euros. Un fonds peu élevé, mais l’obtention de ce statut permet de demander à intégrer le programme de rénovation urbaine doté, lui, de 5 milliards d’euros de fonds publics pour 2014.