TRAINGrève SNCF: « Sans ouverture de vraies négociations, la grève ne s’arrêtera pas », prévient la CGT

Grève SNCF: « Sans ouverture de vraies négociations, la grève ne s’arrêtera pas », prévient la CGT

TRAINToujours aucune sortie de crise dans la grève des cheminots entamée mardi. Le mouvement vient d’être reconduit lundi par la CGT et SUD-rail…
Fabrice Pouliquen

F.P. avec AFP

Cinquième jour de grève ce dimanche à la SNCF… Et il y aura bel et bien un sixième lundi. Ainsi l’ont décidé la CGT Cheminot et SUD-Rail ce midi aux termes des différentes assemblées générales tenues aux quatre coins de la France. «Cette décision de poursuivre la grève était largement majoritaire et la mobilisation reste aussi forte que mardi [premier jour de grève, NDLR]», assure à 20 Minutes Thierry Nier, secrétaire fédéral de la CGT Cheminot.

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Au centre de la colère: le projet de la réforme ferroviaire que l’Assemblée Nationale doit examiner à partir de mardi et jusqu’à jeudi. Il prévoit notamment la réunion de la SNCF et de RFF (Réseau ferré de France) pour stabiliser la dette du secteur (près de 44 milliards d’euros) et puis préparer l’ouverture totale du secteur ferroviaire à la concurrence imposée par Bruxelles à partir de 2019. Mais pour la CGT et SUD-Rail, rejoints dans leur constitution par les syndicats FO et First, cette réforme ne va pas assez loin et ne résoudra pas le problème de l’endettement.

«Toujours aucune négociation»

Face à l’enlisement du conflit, Thierry Lepaon s’est fendu d’une lettre adressée à François Hollande dans laquelle il demande l’ouverture de «vraies négociations» en vue d’une sortie «de crise ce week-end». «Mais il n’y a à ce jour aucune réunion prévue pour ouvrir de vraies négociations, s’emporte Thierry Nier. Le gouvernement a beau dire qu’il garde sa porte ouverte pour les cheminots. Le problème, c’est qu’il manque les chaises et les dossiers sur la table.»

«Nous avons trois revendications essentielles, rappelle Nathalie Bonnet, du syndicat SUD-Rail. La réunification du système ferroviaire en une seule entreprise mais de façon plus poussée que ce que prévoit le gouvernement, une réglementation du travail basée sur la réglementation qui existe actuellement à la SNCF qui est le minimum pour assurer la sécurité des voyageurs et un vrai plan de reprise de la dette par l’Etat.»

Pas de report du débat parlementaire

De son côté, le gouvernement reste sur sa position ferme. Michel Sapin, le ministre des Finances, l’a rappelé encore ce dimanche matin sur les ondes d’Europe 1: le projet de réforme ferroviaire sera bel et bien examiné à l’Assemblée nationale à partir de mardi. «Il n’y a aucune raison de la reporter», précise-t-il. «Il s’agit d’une réforme de bon sens (…) négociée avec les syndicats, dont la CGT» et qui «répond à la demande des usagers».

Ligne soutenue par l’UMP

Une ligne soutenue même par l’UMP. Le député et candidat à la présidence de l’UMP Hervé Mariton appelle même ce dimanche la droite à avoir «une attitude responsable» face au conflit social à la SNCF et à «ne pas compliquer la tâche du gouvernement» lors du débat parlementaire. «Il faut laisser passer ce texte», explicite-t-il sur Europe 1. L’ancien ministre Xavier Bertrand, qui qualifie la grève d’indécente, demande pour sa part au gouvernement de «ne pas reculer mais d’appliquer de la façon la plus stricte qui soit la loi sur le service minimum qu’il a fait voter et qui prévoit le non-paiement des jours de grève».

Le projet de loi devrait donc être voté en masse à l’Assemblée nationale. De là à passer sans encombre? «La balle est dans le camp du gouvernement, martèle Thierry Nier. Sans l’ouverture de vraies négociations, nous poursuivrons la grève. Nous avons même demandé l’organisation d’un débat télévisé avec le premier ministre qu’on entende enfin nos propositions. Mais celui nous a été refusé.»