Nuit de galère pour 2.300 passagers de la SNCF entre Paris et Nice
Quelque 2.300 passagers ont connu des heures de galère dans deux TGV assurant la liaison entre Paris et Nice à la suite d'une rupture d'alimentation électrique dans le Var, dont l'origine reste à déterminer.© 2014 AFP
Quelque 2.300 passagers ont connu des heures de galère dans deux TGV assurant la liaison entre Paris et Nice à la suite d'une rupture d'alimentation électrique dans le Var, dont l'origine reste à déterminer.
Samedi soir vers 19H00, une panne électrique sur un tronçon de 7 km entre Toulon et Carnoules (Var) a entraîné l'arrêt dans ces deux gares de deux TGV, un Paris-Nice et l'autre Nice-Paris. Les 2.300 passagers entamant dès lors une longue nuit faite d'attente et de transbordement pour rejoindre leurs destinations.
Des caténairistes et des gendarmes ont en effet d'abord dû constater les dégâts avant que la SNCF ne dépêche des motrices diesel pour remorquer les trains vers Nice. Les voyageurs du Paris-Nice ont ainsi terminé leur périple vers 03H00 du matin et des taxis ont été mis à leur disposition, selon la SNCF.
Ceux du Nice-Paris encore volontaires pour rejoindre la capitale ont été transbordés dans une nouvelle rame. Ce nouveau train a néanmoins dû traverser à l'aide de motrices diesel la partie non-électrifiée avant de reprendre la voie TGV classique.
Résultat, ces voyageurs sont finalement arrivés à la Gare de Lyon vers 10H45 dimanche, près de 17 heures après leur départ de Nice. Ces clients, les plus touchés, bénéficieront d'un remboursement à 100% et d'un billet gratuit, tandis que ceux du Paris-Nice seront remboursés intégralement, a précisé la SNCF.
La nuit «a été difficile pour les voyageurs et pour les cheminots», a expliqué une porte-parole, soulignant que la gestion de l'incident avait été compliquée par le contexte de grève et que de nombreux salariés avaient travaillé toute la nuit.
A l'arrivée à Paris, les passagers ont raconté, mines défaites et paroles amères, une nuit cauchemardesque à bord d'un train surchargé.
- 'J'arrive confite, je suis épuisée' -
«C'était le bordel. Je suis parti à 18h06 de Cannes et on arrive à 10h45 à Paris», a raconté Guillaume, un informaticien de 38 ans. «On avait des informations toutes les demi-heures, à bord l'ambiance était plutôt bonne», a-t-il reconnu. Mais «c'est une mauvaise aventure, même si le personnel a fait son maximum.»
«Je suis partie de Nice rayonnante et j'arrive confite, je suis épuisée», a confié Viviane, une retraitée de 70 ans, qui a raté le mariage auquel elle devait assister dimanche matin.
Tristan, 18 ans, qui passe son bac lundi à Paris, se sentait soulagé d'être enfin arrivé. «Je savais bien qu'il nous restait encore une journée entière pour rentrer à Paris avant les épreuves de demain (lundi), mais bon, il ne fallait pas que cela s'éternise trop longtemps pour ne pas être trop fatigué dimanche soir», dit-il.
Sudarshan, un touriste indien de 35 ans, ne recommandera en tout cas «jamais à personne de voyager par le train en Europe, cela m'a rappelé les trains indiens».
«La SNCF va porter plainte, 2.300 voyageurs immobilisés, ça n'est juste pas acceptable», a indiqué une porte-parole. D'après l'entreprise, des tirs de carabine sur des isolateurs de caténaires sont à l'origine de la panne d'alimentation, selon les premières constatations.
«On ne peut pas écarter, ni valider quelque hypothèse que ce soit», a tempéré la gendarmerie d'Hyères. «Plusieurs poteaux (soutenant les catenaires) ont été touchés» et «un témoin a entendu un claquement et vu un arc électrique», a précisé un gendarme.
Ce claquement a été dans un premier temps «assimilé à un coup de feu», mais «avec le recul» et l'«audition du témoin», il pourrait simplement s'agir du bruit provoqué par le dysfonctionnement électrique.
De nouvelles constatations, de jour, devraient être menées dimanche. Les gendarmes vont aussi rapprocher cet incident de celui, le 3 août 2013, qui avait entraîné d'importants retards après l'immobilisation d'un train en pleine voie d'un TGV entre Carnoules et les Arcs (Var).
En raison de la grève, aucun train n'était prévu dimanche matin et la ligne sera opérationnelle pour les trains de l'après-midi, a précisé la compagnie ferroviaire.