Jugée en appel, Sylvie Andrieux peine à convaincre de son innocence

Jugée en appel, Sylvie Andrieux peine à convaincre de son innocence

La députée des Bouches-du-Rhône (NI) Sylvie Andrieux, jugée ...
© 2014 AFP

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La députée des Bouches-du-Rhône (NI) Sylvie Andrieux, jugée en appel pour détournements de fonds publics à des fins de clientélisme électoral, de 2005 à 2008, a peiné mardi à convaincre n'avoir eu aucune responsabilité au sein du conseil régional Paca, dans l'attribution de subventions.

"La pression politique" pour instruire les dossiers, "je l'ai faite sur les collaborateurs du groupe" socialiste à la Région, pas sur l'administration, a affirmé Mme Andrieux, au deuxième jour du procès, alors qu'elle était interrogé sur la contrainte qu'elle aurait pu exercer sur les services de la collectivité territoriale.

Elle ne nie pas avoir eu "une discussion virile" avec la responsable du service politique de la ville, à propos de certains dossiers, mais nie avoir exercé des menaces et des pressions. "J'ai dit +faites votre job+, c'est-à-dire l'instruction des dossiers", a-t-elle affirmé, niant de nouveau avoir soutenu des dossiers de subventions frauduleux destinées à financer des associations fictives.

Des explications jugées peu convaincantes par l'avocat général, Jules Pinelli. "Quand on dit que l'on ne connaît pas les dossiers, qu'on dit qu'on intervient pas, ça me paraît tout à fait contraire à la réalité du dossier (...) depuis 2002, il y avait des problèmes et vous le saviez !", a-t-il dit.

Et de citer en exemple une liste de dossiers de 2007, portant avis défavorable des services pour lesquels Mme Andrieux avait demandé "l'enrôlement sans exception". "C'est un soutien de principe", s'est défendue l'élue.

- 'Mme Andrieux faisait les arbitrages' -

Devant les réponses confuses de la députée qui affirme n'avoir eu "aucune autorité" au sein de la Région, la présidente de la cour Monique Zerbib s'étonne : "Je ne sais toujours pas de quoi vous êtes responsable." "Je suis responsable de pas grand chose", affirme Mme Andrieux répétant à plusieurs reprises n'avoir "rien" fait dans la gestion des dossiers.

L'avocat de Mme Andrieux, Me Grégoire Ladouari s'étonne pour sa part que bien que "saisi de six alertes", sur des dossiers litigieux "dès 2002, M. Vauzelle soutienne n'en avoir été jamais averti par ses plus proches collaborateurs. "Personne ne peut le croire", commente Mme Andrieux.

Comme devant le tribunal correctionnel de Marseille, qui l'a condamnée en 2013 à trois ans de prison dont un an ferme et 5 ans inéligibilité, Mme Andrieux reporte la responsabilité sur son collaborateur, Rolland Balalas, qui ne l'aurait pas "prévenue". Elle nie "avoir eu des contacts" avec Boumédienne Benamar, "pivot" supposé du système et dont elle a fait embaucher la soeur.

Victime d'un AVC en 2010, M. Balalas, condamné en 2013 à 30 mois avec sursis, est venu, avec difficulté, réitérer devant la cour que "c'est Mme Andrieux qui faisait les arbitrages" et qu'elle "connaissait Benamar qui lui a rendu des services electoralistes" et a été "un de ses gardes du corps".

"Pourquoi n'avoir rien fait lorsque vous avez su, en 2007, que les associations étaient fictives?", l'interroge la présidente. "J'ai eu peur, je craignais des représailles" de Benamar, murmure M. Balalas. "Saviez-vous que M. Benamar était à la tête d'un réseau associatif ?", poursuit Mme Zerbib. "Oui", répond M. Balalas, qui préfère parler de "réseaux d'influence" plutôt que de "réseaux mafieux" servant à "distribuer les bulletins de vote devant les bureaux de vote et dire comment voter".

Pour M. Balalas, "le coupable c'est l'administration qui ne fait pas son boulot". Quant à son ancienne patronne, "Andrieux, c'est Andrieux, un caractère électoraliste", bredouille-t-il.

Condamné à 30 mois de prison première instance, Boumédienne Benamar refuse quant à lui d'être qualifié de "voyou". "Je n'ai rien inventé, j'ai profité d'un système déjà en place. C'est Balalas qui préparait les dossiers", lance-t-il à la barre. Il accuse M. Balalas de lui avoir demander, moyennant contreparties financières, de "trouver des gars pour monter des associations" afin de récupérer de l'argent.

"Balalas est un voyou en col blanc", accuse-t-il.

L'enquête avait été ouverte à la mi-2007 après un signalement de Tracfin sur des flux financiers suspects sur les comptes d'associations censées oeuvrer à la réhabilitation des quartiers qui se sont révélées être des coquilles vides.

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