EDUCATIONEcole: Première bonne note pour le dispositif «Plus de maitres que de classes»

Ecole: Première bonne note pour le dispositif «Plus de maitres que de classes»

EDUCATIONDepuis la rentrée 2013, 1.000 professeurs supplémentaires sont affectés dans des écoles les plus en difficulté afin de mieux encadrer les élèves…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

En déplacement ce lundi à Douai (Nord) sur le thème de l’éducation prioritaire, Benoît Hamon a de nouveau souligné l’importance du dispositif «Plus de maîtres que de classes» pour améliorer la réussite des élèves dans les zones défavorisées.

Destinée aux élèves du primaire, cette mesure, lancée à la rentrée 2013, vise à renforcer l’encadrement des classes dans ces écoles. Pour ce faire, elles bénéficient d’un enseignant supplémentaire qui intervient en doublon avec un autre maître dans une classe ou qui fait travailler les élèves en petits groupes afin de les aider à acquérir les compétences fondamentales en lecture, écriture, calcul.

7.000 postes de ce type d’ici à 2017

A la rentrée 2013, 1.000 postes ont été affectés à cette mesure et environ 1.000 autres le seront à la prochaine. L’objectif étant d’y consacrer 7.000 postes d’ici à la fin du quinquennat afin que chacune des écoles du réseau prioritaire dispose d’un enseignant supplémentaire, précise le ministère. Certaines écoles rurales confrontées à des réelles difficultés scolaires bénéficient aussi du dispositif.

«La plupart du temps, l’enseignant surnuméraire tourne sur plusieurs classes (CP, CE1 et CE2) en fonction des projets pédagogiques», précise le ministère. Lorsqu’il co-enseigne avec un autre maître, chacun remplit une mission différente: «Un des maîtres va par exemple demander aux élèves de raconter leur visite du château de Versailles et leur donne la parole. Pendant que l’autre note leurs réflexions au tableau. Ou l’un va délivrer une leçon pendant que l’autre aide ceux qui ont du mal à suivre», explique Laetitia Barel, déléguée nationale du SE-Unsa. Dans d’autres cas, le maître supplémentaire anime des ateliers de lecture ou d’écriture en demi-classe. Ce qui permet de davantage solliciter les enfants et d’avoir une approche plus personnalisée de leurs difficultés.

Un premier bilan satisfaisant

Pour l’heure, le ministère ne dispose pas encore d’évaluation officielle du dispositif. Mais les premiers retours de terrain sont plutôt positifs. «Les enseignants qui ont testé le dispositif estiment que les élèves prennent plus facilement la parole et se sentent plus à l’aise dans leur scolarité. D’ailleurs, certains d’entre eux ont commencé à lire plus tôt dans l’année que leurs prédécesseurs», estime Laetitia Barel. Même son de cloche du côté du ministère qui souligne l’apport de ces «méthodes pédagogiques innovantes» pour améliorer les conditions d’apprentissages des élèves. L’évaluation du dispositif par le comité de suivi, qui sera rendue publique début juillet, devrait confirmer cette bonne tendance.

Mais pour gagner en efficacité, la mesure devra néanmoins être améliorée, comme le souligne Laetitia Barel. «Cette année, on a un peu essuyé les plâtres et les équipes enseignantes n’ont pas toutes reçu la formation adéquate pour apprendre à travailler autrement avec un enseignant supplémentaire». La formation des équipes devrait donc être renforcée et améliorée dans les années à venir. Les enseignants se plaignent aussi de ne pas toujours réussir à trouver des temps communs de préparation pour intervenir simultanément dans la classe», souligne Laetitia Barel. Des réflexions qui devraient inciter les directeurs d’école à revoir l’organisation du travail.