SECURITEEst-ce vraiment dangereux de faire du vélo en ville?

Est-ce vraiment dangereux de faire du vélo en ville?

SECURITECent quarante-sept cyclistes ont perdu la vie en 2013. Si les chiffres sont en baisse, faire du vélo en ville n’est pas exempt de risques...
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

Ce mercredi, la Sécurité routière présentait son bilan 2013 de l’accidentalité routière, avec les chiffres les plus bas depuis la création de ces statistiques en 1948. Le dernier bilan est en progrès mais dénombre encore 3.268 personnes tuées, dont 147 cyclistes.

17 vies sauvées

Avec une accidentologie peu élevée au regard de l’ensemble des catégories d’usagers de la route, celle des cyclistes est l’une des plus épargnées. Elle enregistre une baisse de la mortalité de 10 % par rapport à l’année précédente, soit 17 vies sauvées. Mais enfourcher son vélo peut s’avérer dangereux pour les citadins. Près du tiers des accidents mortels concernant les cyclistes sont provoqués par une collision avec un camion. En cause, l’important angle mort de ces véhicules, qui prive leurs conducteurs d’une visibilité optimale lorsque des cyclistes tentent de les dépasser par la droite au feu rouge.

«Faire du vélo en ville est relativement sûr, mais les cyclistes doivent être conscients du danger», estime Christophe Ramond, chargé des études et recherches à l’association Prévention routière. «Ils doivent garder à l’esprit que les autres usagers ne les voient pas forcément. A charge pour eux de faire preuve de prudence et de se rendre le plus visible possible», poursuit-il.

La sensibilisation plutôt que la répression

Equipement essentiel de protection, le casque est boudé par 90 % des cyclistes français. Ce qui relance un débat récurrent: faut-il passer par la contrainte et rendre son port obligatoire? Pas nécessairement. «Regardez ceux qui font du Vélib’à Paris, presque personne ne porte de casque. D’autant que toute exigence nouvelle aurait un impact à la baisse sur la pratique du vélo», juge Dominique Lebrun, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo auprès du ministère de l’Equipement et des transports. «Ce n’est pas nécessaire», surenchérit Christophe Ramond. Pour le directeur des études et recherches à l’association Prévention routière, «la sécurité passe par la sensibilisation. Il faut éduquer les cyclistes, leur apprendre à anticiper le danger pour mieux l’éviter». En Suisse, aucune disposition réglementaire n’existe en la matière, pourtant le port du casque est largement répandu. Le fruit d’une importante campagne de sensibilisation.

Un meilleur partage de la circulation

«Il faut un meilleur partage de l’espace entre les automobilistes, les cyclistes et les piétons», estime Dominique Lebrun, «et songer à verbaliser les véhicules qui stationnent sur les pistes cyclables». Une façon de penser partagée par l’association Mieux se déplacer à bicyclette. Manifestations, pose de panneaux «Cycliste mécontent» ou encore emballage de voitures mal garées qui gênent la circulation des vélos: l’association n’hésite pas à mener des actions coup de poing pour se faire entendre. Plusieurs pistes sont à l’étude pour améliorer la cohabitation des usagers sur les voies. «A l’avenir, indique Dominique Lebrun, la signalisation devrait être plus horizontale, avec davantage de marquage au sol.»