«Mille vaches»: 4 personnes en garde à vue après démontage d'une partie de la ferme

«Mille vaches»: 4 personnes en garde à vue après démontage d'une partie de la ferme

Quatre militants de la Confédération paysanne ont été interpellés par les gendarmes, après avoir participé mercredi à une opération de démontage de la ferme des "Mille vaches", près d'Abbeville (Somme), a-t-on appris de sources concordantes.
© 2014 AFP

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Quatre militants de la Confédération paysanne ont été interpellés par les gendarmes, après avoir participé mercredi à une opération de démontage de la ferme des «Mille vaches», près d'Abbeville (Somme), a-t-on appris de sources concordantes.

Une cinquantaine d'agriculteurs de la Confédération paysanne «venus de toute la France» ont pénétré mercredi matin sur le chantier de la ferme des «Mille vaches» près d'Abbeville (Somme), afin de démonter une partie des installations.

Les quatre militants interpellés, parmi lesquels un jeune et une femme, ont été placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie, selon Mikel Hiribarren, de la Confédération paysanne, ce qu'a confirmé un porte-parole de la préfecture de la Somme.

«Nous attendons de connaître le sort de nos camarades retenus», a indiqué M. Hiribarren, en marge d'un rassemblement, avec des membres de la Confédération paysanne et de l'association d'opposants locaux Novissen, en face de la gendarmerie.

«A quelques semaines de la première traite», les militants de la Confédération paysanne ont entamé «le démontage de la salle de traite, énorme machine destinée à traire trois fois par jour les 1.000 vaches que cette usine doit accueillir», a annoncé la Confédération paysanne dans un communiqué.

Une cinquantaine de militants, équipés de clés à molette et de pinces, se sont déplacés et une vingtaine ont réussi à pénétrer sur le chantier pour «démonter une pièce du système de traite de lait, qui permet le fonctionnement de la traite automatique des vaches», a indiqué la préfecture de la Somme.

Les gendarmes ont procédé dès 09H00 à l'évacuation des militants du chantier, où se trouvaient également des ouvriers.

«Nous savons désormais qu’il n’y a pas de volonté politique d’empêcher l'aboutissement de ce projet. (...) Malgré les risques encourus face à une justice aux ordres, nous ne pouvons pas laisser détruire notre avenir. Nous ne risquons pas notre liberté avec plaisir», a ajouté le syndicat agricole.

Le tribunal administratif d'Amiens avait rejeté le 12 mars la demande des opposants à la ferme géante de suspendre son permis de construire délivré l'an dernier.

Le 17 février, la Confédération paysanne, Novissen et les associations MNLE, L214 et Picardie Nature avaient demandé en référé la suspension du permis de construire de la ferme, invoquant des «irrégularités manifestes et nombreuses», pour la plupart des points techniques.

Un arrêté préfectoral a limité à 500 le nombre de vaches laitières sur le site, tant que la surface d'épandage des boues résiduelles ne serait pas suffisante.

Mais les opposants, qui dénoncent une «agriculture qui fera disparaître les paysans», estiment que les dimensions de la ferme, et du méthaniseur qui y est associé, n'ont pas été changées et qu'il s'agira à terme d'une ferme de 1.000 vaches (1.750 bovins au total avec les génisses).