EDUCATIONLes chefs d’établissements du secondaire croulent sous le boulot

Les chefs d’établissements du secondaire croulent sous le boulot

EDUCATIONSelon une étude du SNPDEN, le principal syndicat des chefs d'établissements du secondaire, révélée ce lundi, les personnels de direction font face à de lourdes tâches administratives…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Ils sont au four et au moulin, quitte à y laisser des plumes. Selon le livre blanc 2014 du SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale) dévoilé ce lundi*, les chefs d’établissements dans le secondaire et leurs adjoints croulent toujours sous le boulot. D’ailleurs 86% d’entre eux estiment travailler plus de 45 heures par semaine, et 57,6% à plus de 50 heures.

>> A lire aussi: Le témoignage de Jérôme, proviseur-adjoint qui travaille «entre 45 et 50 heures par semaine»

«Les plus débordés sont d’une part, les chefs des établissements comptant une centaine d’élèves, car ils ne bénéficient pas de l’aide d’un adjoint ou d’un CPE (conseiller principal d’éducation). D’autre part, les chefs d’établissement adjoint des lycées de plus de 2.000 élèves», observe Michel Richard, secrétaire général adjoint du SNPDEN. Point positif cependant: les situations les plus extrêmes, à savoir les personnels qui travaillent plus de 70 heures hebdomadaires, ont diminué depuis dix ans.

La porosité entre la vie professionnelle et personnelle

L’étude souligne une évolution pernicieuse: depuis dix ans, le temps de travail des personnels de direction ne s’évalue plus uniquement par leurs heures de présence dans les établissements. «Une partie de leur temps de travail a été transférée vers leur domicile, car les chefs d’établissement répondent à leurs appels et consultent leurs mails professionnels dans la sphère privée», souligne Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat.

Ces emplois du temps à rallonge s’expliquent aussi par le fait que les chefs d’établissement assument tout un tas de missions qui ne sont pas les leurs, faute de personnel suffisant. Ainsi 31% d’entre eux estiment qu’ils consacrent 25% de leur temps à effectuer des tâches qui ne relèvent pas de leurs missions, comme la maintenance informatique, le gardiennage des locaux, la surveillance des élèves au réfectoire… Des tâches chronophages, qu’ils ne négligent pourtant pas car «ils sont atteints du syndrome du premier de la classe», commente Michel Richard.

Un choc de simplification attendu

Les personnels de directions se plaignent aussi des injonctions des tutelles (rectorat, ministère) à leur égard. «On reçoit tous les jours une avalanche de mails tous marqués comme urgents, sans compter les nouvelles circulaires et les demandes d’évaluations, les enquêtes…», décrit Philippe Tournier. De multiples urgences qu’il faut gérer au fil de l’eau.

D’où leur volonté de parvenir à un choc de simplification: «Il faut alléger nos démarches administratives», insiste Michel Richard.

Pour améliorer leurs conditions de travail, les personnels de direction souhaiteraient aussi pouvoir davantage déléguer certaines tâches. «Pour cela, nous demandons au ministère un plan de formation des personnels de secrétariat afin qu’ils puissent assumer certaines de ces missions», poursuit Michel Richard. Contacté par 20 Minutes, le ministère de l’Education n’a pour l’heure pas encore réagi à l’étude du SNPDEN.

*Enquête réalisée entre octobre et novembre 2013, auprès de 2.500 principaux adjoints, proviseurs-adjoints, principaux et proviseurs.