RESEAUX SOCIAUXFacebook poursuit sa lutte contre le harcèlement

Facebook poursuit sa lutte contre le harcèlement

RESEAUX SOCIAUXLa firme de Palo Alto lance une plateforme de conseils et d'outils pour lutter contre un phénomène qui touche un élève sur 10...
Enora Ollivier

Enora Ollivier

Ca peut être une moquerie, un commentaire acide, une photo peu avantageuse. Pour lutter contre le harcèlement, en particulier chez les adolescents, Facebook lance ce mercredi en France une plateforme destinée aux jeunes, à leurs parents et leurs éducateurs. Le site se veut un lieu de conseils et de présentation d’outils pour lutter contre le phénomène en ligne et hors ligne.

Pour Justine Atlan, la directrice de l’association E-enfance qui a travaillé avec la firme californienne pour l’élaboration de la plateforme française, le cyberharcèlement est aujourd’hui omniprésent. «Un élève sur 10 se dit harcelé», estime-t-elle, «cela correspond à trois jeunes par classe». Un phénomène qui dépasse maintenant les cours d’école. «il n’y a plus de harcèlement sans prolongement en ligne, que ce soit par SMS, sur Facebook, Instagram, Snapchat…» Avec un pic au collège, «autour de 14-15 ans», assure-t-elle.

Messages pré-remplis

Facebook assure être conscient du problème depuis plusieurs années et avoir la «responsabilité» de participer à la lutte contre le harcèlement en tant que «leader». Depuis 2012, une page «Agir contre le harcèlement à l’école» animée par E-enfance avec le soutien du réseau social et du ministère de l’Education recueille et diffuse des témoignages.

La firme favorise le dialogue dans la lutte contre le harcèlement. Elle a travaillé avec les universités de Yale et Berkeley et leurs équipes de psychologues, neuroscientifiques, spécialistes du développement de l’enfant, pour déterminer la meilleure façon de communiquer avec des jeunes en situation de harcèlement. Effet concret sur Facebook: le réseau social améliore la façon pour un utilisateur de signaler une photo dans laquelle il apparaît et qui lui déplaît, en lui proposant d’envoyer un message pré-rempli:


En France, 65 % des utilisateurs voulant voir disparaître une photo ont utilisé ce biais ces 30 derniers jours - une demande à laquelle 86 % des «posteurs» ont accédé. Mais le projet de Facebook se veut plus ambitieux, et la plateforme propose ainsi des astuces pour «démarrer des conversations», y compris dans la vie réelle.


Il s’agit de développer ce que la responsable d’E-enfance appelle la «médiation émotionnelle». «Il est important que les jeunes puissent dire "voilà ce que je ressens" devant une situation qui l’embarasse. C’est une attitude positive, qui n’est pas dans la confrontation et permet de faire avancer les choses plus rapidement».

Facebook va lancer une campagne de communication ciblée pour que les adolescents aient connaissance de la plateforme. Avant qu’elle soit visible en permanence sur la page d’accueil? «Ce serait souhaitable», juge Justine Atlan, «sinon les jeunes ne sauront pas que ça existe».