Clermont-Ferrand: Une marche blanche en hommage à Fiona, à deux jours de nouvelles fouilles
SOCIETE•La petite fille avait été portée disparue il y a un an, avant que sa mère n’avoue sa mort…20 Minutes avec AFP
Près d'un an jour pour jour après la disparition de Fiona, 5 ans, une marche blanche a rassemblé dimanche une centaine de personnes à Clermont-Ferrand, avant de nouvelles fouilles organisées mardi pour tenter de retrouver son corps, élément clé pour faire avancer l'enquête. Le cortège, composé de sympathisants de tout âge, s'est mis en marche sous la pluie, peu après 14h, dans le centre-ville, derrière une banderole tenue par de jeunes enfants, sur laquelle on pouvait lire «Tous ensemble pour Fiona disparue le 12 mai 2013 à Clermont».
Certains participants portaient un tee-shirt noir sur lequel était imprimé le portrait de la fillette blonde aux yeux rieurs, dont le corps restait introuvable malgré d'importantes recherches. «Cette manifestation vise à perpétuer le souvenir, je me fiche du nombre de personnes, l'important c'est de marquer le coup pour qu'on n'oublie pas», a déclaré à l'AFP Stéphane Pozot, président de l'association «Fiona et Eva», fondée par le comité de soutien constitué après la disparition de la fillette. Vers 15h, après avoir défilé en silence, les participants sont arrivés au palais de justice devant lequel ils ont scandé: «On veut la vérité! Qu'ils crachent le morceau», ou encore «Justice pour Fiona», avant de se disperser.
La mère et son concubin poursuivis pour «coups mortels aggravés»
Le 12 mai 2013, la mère de Fiona déclarait sa disparition, affirmant que l'enfant qui jouait avec sa petite soeur dans un parc de Clermont-Ferrand s'était volatilisé, alors qu'elle-même, enceinte de six mois, s'était assoupie sur un banc. La France entière croit à un enlèvement. Et s'émeut pour cette jeune mère éplorée, qui se répand dans les médias et «lance un appel au secours» pour qu'on retrouve sa fille, déclenchant un grand élan de solidarité. A plusieurs reprises, les 25 hectares du parc escarpé de Montjuzet et ses alentours sont passés au peigne fin. En vain. Le parquet de Clermont-Ferrand ouvre alors une information judiciaire pour «enlèvement et séquestration». Un numéro vert national est mis en place, qui recueille plus de 200 appels, donnant lieu à des vérifications. Sans succès.
Plusieurs pistes sont explorées. Dont celle d'une vengeance d'un ancien ami de la mère, un Algérien contre lequel elle avait portée plainte un an plus tôt pour «viol et séquestration». Piste qui tournera court. Mais le 24 septembre 2013, l'enquête rebondit avec la garde à vue de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, à Perpignan, où ils viennent de s'installer. Après quatre mois de mensonges, ce couple de toxicomanes avoue le décès de la petite Fiona, qui aurait été battue. Sans pouvoir dire où ils l'ont enterrée. Aujourd'hui âgée de 26 ans, Cécile Bourgeon et son concubin de 33 ans sont poursuivis pour «coups mortels aggravés» et écroués.
Le corps reste introuvable
Malgré d'importantes recherches, le corps de l'enfant reste à ce jour introuvable. De nouvelles fouilles, en présence du couple, doivent avoir lieu mardi dans le secteur boisé d'Aydat, à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, où les suspects affirment avoir enterré la fillette, nue, en lisière d'une forêt. La découverte du corps de Fiona est capitale pour la suite de l'enquête, car l'autopsie permettrait de déterminer les circonstances de sa mort, alors que les versions de la mère et de son concubin divergent.
Cécile Bourgeon accuse son compagnon d'avoir frappé l'enfant tandis que Berkane Makhlouf évoque la thèse d'un accident domestique: Fiona serait morte étouffée dans son vomi. Mais fin octobre, ce dernier changeait de défense. Et accusait à son tour Cécile Bourgeon d'avoir frappé Fiona dans les jours ayant précédé sa mort. Selon son avocat Me Mohamed Khanifar, «il n'a pas changé de version et il n'en changera pas».