NOTATIONStandard and Poor's maintient son «AA» à la France

Standard and Poor's maintient son «AA» à la France

NOTATIONL'agence de notation Standard and Poor's a salué les efforts de réformes de Paris, qu'elle juge cependant trop optimiste sur les déficits et l'emploi...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'agence de notation Standard and Poor's (S&P) a maintenu vendredi la note de la France, saluant les efforts de réformes même si elle juge Paris trop optimiste sur les déficits et l'emploi. L'agence «confirme les notes à long terme AA et à court terme A-1+ en devises et en monnaie locale qu'elle attribue à la République française, selon un communiqué.

La note à long terme, la plus connue, est ainsi la troisième meilleure possible dans la gradation de S&P. La France est notée «AA» depuis novembre 2013. Standard and Poor's maintient une perspective «stable» pour la note «AA», ce qui signifie que «les facteurs de risque pesant sur la qualité de crédit de la France s'équilibrent et que la possibilité d'un relèvement ou d'un abaissement de la note dans les deux ans à venir est inférieure à une sur trois.» Le maintien de la note n'avait pas d'impact significatif sur le taux d'emprunt à 10 ans de la France vendredi à l'ouverture du marché obligataire.

L'agence prévient qu'elle pourrait néanmoins sévir en cas de dégradation forte des finances publiques. A l'inverse, la France pourrait être mieux notée si sa dette refluait plus vite que prévu, ou si sa croissance surprenait favorablement.

Le Pacte de responsabilité «insuffisant» pour l'emploi ?

En ce qui concerne les mesures annoncées depuis le début de l'année en France, Standard and Poor's écrit que la baisse des charges des entreprises contenue dans le «Pacte de stabilité» est «un facteur positif». L'actuel gouvernement «se démarque clairement» en choisissant de réduire les dépenses plutôt que d'augmenter les impôts tandis qu'il «semble progresser dans la voie de réformes structurelles afin d’améliorer l'environnement des affaires», estime aussi l'agence.

Le gouvernement français veut mener de front une baisse des charges et de la fiscalité des entreprises, ainsi qu'un plan d'économies de 50 milliards d'euros au total, assorti de certaines réformes structurelles. Le tout sans casser la croissance, en épargnant les ménages les plus fragiles et sans dévier des engagements budgétaires: Paris a assuré cette semaine que le déficit public tomberait dès l'an prochain sous la barre de 3% du PIB, le maximum toléré par les traités européens, contre 4,3% l'an dernier.

«Le plan de réduction du coût du travail et de la fiscalité des entreprises pourrait renforcer la compétitivité et le potentiel de croissance de l'économie à moyen terme», même si à court terme l'effet «sur la croissance est incertain», juge l'agence.

Trop d'optimisme sur l'emploi

Bémol toutefois, Standard and Poor's juge le gouvernement français trop optimiste sur la réduction du déficit public: «Nous prévoyons que le déficit public atteindra 3,8% du PIB en 2014 et déclinera à 2,7% en 2017», là où Paris espère atteindre un ratio de 1,3% en 2017.

L'agence lance aussi un avertissement, estimant que «les efforts de rationalisation de la dépense publique risqueraient de se relâcher» notamment si le gouvernement cédait face «à une éventuelle contestation catégorielle», en d'autres termes face à une mobilisation sociale.

Mais surtout, les mesures du Pacte de responsabilité «pourraient s'avérer insuffisantes pour relancer l'emploi», estime Standard and Poor's. Or le Pacte a pour principal objectif d'enrayer la hausse du chômage en France.

Le gouvernement estime que la baisse du coût du travail et le «choc de confiance» censé en résulter devraient créer en France 200.000 emplois supplémentaires et générer un demi-point de croissance, un scénario jugé trop optimiste par un grand nombre d'économistes.