SOCIETEDjihad: «On est laissés à l'abandon, on pleure notre sort»

Djihad: «On est laissés à l'abandon, on pleure notre sort», témoigne le père d'un mineur parti en Syrie

SOCIETELe père de ce mineur se félicite de mesures du gouvernement pour prévenir le départ des jeunes...
Mathieu Bruckmüller

M.B. avec AFP

«Une grande avancée ». Le père d’un adolescent de la région toulousaine parti trois semaines en Syrie puis mis en examen à son retour fin janvier s’est félicité mardi de l’annonce d’un plan gouverrnemental visant à prévenir le départ de jeunes Français vers la Syrie et qui sera dévoilé mercredi.

Rétablissement de l’autorisation de sortie du territoire

Parmi les mesures qui doivent être annoncées par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, devrait figurer le rétablissement de l’autorisation de sortie du territoire pour les mineurs, abandonnée en 2013.

A l’image de l’adolescent toulousain de 15 ans et d’un de ses camarade de lycée de 16 ans, plusieurs mineurs sont parvenus ces derniers mois à gagner la Syrie via la Turquie à partir d’un aéroport français où leur seule pièce d’identité suffisait à embarquer.

« C’est une bonne nouvelle et c’est une mesure de bon sens », a expliqué à la presse mardi le père de du jeune adolescent, qui s’exprimait près de Toulouse.

« Ce qui est en train de se passer au niveau gouvernemental est une grande avancée pour nous puisque le papa de mon client le dit depuis le départ : ce jeune qui était très entouré par sa famille ne serait jamais, jamais parti, si effectivement il avait eu besoin d’une autorisation de sortie du territoire donnée par ses parents », a renchéri l’avocate de la famille, Me Agnès Dufétel-Cordier.

Mieux prendre en charge des familles touchées

Mardi, François Hollande a promis que la France prendrait « toutes les mesures pour dissuader, empêcher, punir ceux ou celles » qui seraient tentés par le djihad. Le président de la République a évoqué la volonté du gouvernement de mieux prendre en charge des familles touchées par ce phénomène, notamment en amont du départ.

« Aujourd’hui, aucune structure n’existe pour prendre en charge ces familles. On est laissés à l’abandon, on pleure notre sort », a réagi sur ce point le père de famille.

L’adolescent toulousain de 15 ans, mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a repris ses études dans la région toulousaine. Il doit pointer chaque semaine au commissariat de Toulouse dans le cadre de son contrôle judiciaire.