EDUCATIONRéforme des rythmes scolaires: Quels ajustements pourraient être décidés?

Réforme des rythmes scolaires: Quels ajustements pourraient être décidés?

EDUCATIONDavantage de dérogations pourraient être accordées aux communes qui rencontrent des difficultés dans la mise en œuvre des nouveaux rythmes…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Un message d’apaisement sur un dossier brûlant. Le premier ministre Manuel Valls a annoncé mardi lors de son discours de politique générale que le cadre de la réforme des rythmes scolaires «sera assoupli après concertation avec les enseignants, les parents, les élus et les maires». 20 Minutes décrypte les concessions qui pourraient être faites sur ce dossier.

Les nouveaux rythmes seront-ils appliqués partout?

«Ni retrait, ni report», a assuré Manuel Valls ce mercredi sur BFMTV et RMC. Contacté par 20 Minutes, le ministère de l’Education renchérit: «100 % des communes appliqueront bien la réforme à la rentrée 2014. Il n’y aura pas de libre choix des communes». A la rentrée 2014, 83 % des communes qui ne sont pas encore passées à la semaine de quatre jours et demi devront donc le faire.

Davantage de dérogations seront-elles accordées?

Oui, mais le décret du 24 janvier 2013 sur les rythmes ne sera a priori pas réécrit pour autant. Actuellement, les demandes de dérogation ne peuvent porter que sur deux points: la mise en place d’une demi-journée d’enseignement le samedi matin au lieu du mercredi matin; et la possibilité de prévoir 6h d’enseignement par jour (au lieu de 5h30 normalement) et 4h30 par demi-journée (contre 3h30). Le ministère de l’Education envisage d’accorder plus de souplesse aux 8 % des villes qui doivent passer aux nouveaux rythmes en 2014, mais qui ne sont pas encore parvenues à trouver la bonne organisation. Pour s’adapter aux contextes locaux particuliers, «les recteurs pourront certifier des projets pédagogiques innovants» et les activités périscolaires pourront parfois être placées sur une après-midi, précise le ministère. Certains villages de montagne pourront par exemple, être autorisés à mettre en place une après-midi de ski le mercredi pendant deux mois d’hiver en acceptant une rentrée quelques jours plus tôt au mois d’août. «Les communes qui avaient déjà aménagé les rythmes avant la réforme pourraient aussi être autorisées à conserver leur organisation, même si elles ne rentrent pas dans le cadre du décret de janvier 2013», croit savoir Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. Mais Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp estime qu’un «assouplissement à la carte ne sera pas une bonne chose, il faut ouvrir de nouvelles possibilités d’organisation dans un cadre national».

Quels aménagements sont prévus en maternelle?

Pour l’heure, Benoît Hamon ne prévoit pas de revoir l’application des nouveaux rythmes en maternelle. «Mais il pourrait aussi suggérer des aménagements pour que l’organisation diffère entre les petites sections et les grandes», avance Christian Chevalier. «On pourrait imaginer que la pause méridienne des élèves de maternelle soit raccourcie pour que les enfants puissent dormir tout de suite après le déjeuner et que la sieste ne soit pas perturbée par le démarrage des activités périscolaires», suggère aussi Sébastien Sihr.

Quels changements sont prévus pour les communes qui sont déjà passées aux nouveaux rythmes?

Pour celles qui rencontrent encore des difficultés dans la mise en œuvre de la réforme, le ministère prévoit de renforcer encore leur accompagnement par des inspecteurs académiques, chargés de résoudre les difficultés sur le terrain. «Mais il pourrait aller plus loin en invitant tous les acteurs à se remettre autour de la table quand l’organisation prévue n’est pas satisfaisante», estime Sébastien Sihr.

Les aides financières aux communes seront-elles renforcées?

Sur le fonds d’amorçage prévu pour aider les communes à assumer les charges inhérentes à la réforme, aucune annonce n’a été faite. Il est prévu jusqu’à la fin de l’année 2014-2015. Sera-t-il pérennisé ensuite? «On va étudier la question», répond le ministère. «Au final, le fond sera peut-être pondéré selon la richesse des communes», estime Christian Chevalier.