Nouveau front dans la guerre entre les taxis et les VTC

Nouveau front dans la guerre entre les taxis et les VTC

SOCIETE – Les taxis reprochent aux VTC une concurrence déloyale...
20 Minutes avec AFP

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Un nouveau front s'est ouvert vendredi dans la guerre entre les taxis et les voitures de tourisme avec chauffeur, les transporteurs historiques de luxe refusant d'être assimilés aux nouveaux opérateurs qu'ils accusent de violer la loi.

Les taxis ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières années contre les VTC, auxquels ils reprochent une concurrence déloyale. Ils ont obtenu en février, après une grève dure de quatre jours, le gel des immatriculations de ces voitures. Le gouvernement a nommé un médiateur, le député socialiste Thomas Thevenoud, qui doit rendre son rapport à la mi-avril pour tenter de désamorcer le conflit.

Sans attendre, les transporteurs haut de gamme, aussi appelés «de grande remise», qui répondent aux besoins des entreprises et des ambassades, ont voulu faire entendre leur différence dans une conférence de presse à Paris.

Camille Réchard, président de la Fédération des voitures de tourisme avec chauffeurs, a regretté «l'amalgame» qui est fait selon eux «dans l'esprit du grand public et de la presse» entre des entrepreneurs qui répondent aux besoins des touristes étrangers et des visiteurs pour affaires et «de nouveaux entrants dont certains ne respectent pas le droit du travail et pratiquent des prix de dumping» pour répondre aux besoins des citadins.

Pas de cause commune

Proposer un trajet Paris Orly à 45 euros comme le font certaines sociétés de VTC, n'est selon lui «pas viable: c'est un prix d'appel, pratiqué par des start ups, avec le sponsoring de Google».

Les transporteurs de grande remise avec leurs limousines pratiquent des prix qui vont de 90 à 160 euros pour la même course, a précisé Laurent de Minvielle, vice-président de la fédération, qui représente quelque 2.000 voitures sur les 12.400 VTC enregistrées. La fédération propose donc une réglementation afin de «mettre un peu d'ordre sur le marché», exigeant notamment une formation pour les entrepreneurs et une assurance spécifique au transport de personnes pour les véhicules.

Les voituriers de grande remise ne font pas pour autant cause commune avec les taxis. Ils demandent par exemple à avoir les mêmes accès qu'eux aux gares et aux aéroports.

Jusqu'au 1er janvier 2010, les véhicules de grande remise formaient une catégorie réglementée et contingentée à 413 licences, a expliqué M. de Minvielle.

Le gouvernement a alors déréglementé le secteur pour permettre aux nouveaux VTC, proposant souvent des réservations par internet et par Smartphone, de compléter l'offre insuffisante de taxis.