Montigny-lès-Metz: «Ce dimanche ensoleillé» où Cyril et Alexandre sont morts
AUDIENCE•Le président de la cour d’assises a détaillé, ce lundi après-midi, le volumineux dossier de l'affaire de Montigny-lès-Metz…Vincent Vanthighem
De notre envoyé spécial à Metz (Moselle)
C’est un dossier «hors-norme» avait prévenu Gabriel Steffanus en préambule. Le président de la cour d’assises de Metz (Moselle) qui juge, depuis ce lundi matin, Francis Heaulme, a passé quatre heures à raconter l’histoire du double meurtre des enfants de Montigny-lès-Metz en 1986.
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«Cela s’est passé un dimanche, le 28 septembre 1986. C’était un de ces dimanches ensoleillés», a débuté Gabriel Steffanus en ouvrant le volumineux dossier devant lui. «Des enfants qui jouent», «des parents tout à leurs travaux dans les jardins», le président de la cour d’assises a mis le ton pour raconter comment cette journée idyllique s’était nouée en drame.
83 coups de tournevis, 51 coups de couteau
En fait, il a fallu attendre une vingtaine de minutes pour comprendre l’horreur des faits. A ce moment-là, Gabrielle Beining, la maman d’une des deux petites victimes, a sorti un mouchoir en papier de son sac à main. «Les enquêteurs ont découvert une trace circulaire dans le sol semblable au crâne d’un des enfants et d’une profondeur de huit centimètres», détaille alors le président. Symbole de la violence avec laquelle le tueur a asséné des coups de pierre dans les visages de Cyril et Alexandre.
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Dans son box blindé, Francis Heaulme, paraît impassible, presque gris. Il mâchouille un chewing-gum. A peine lève-t-il les yeux quand le président revient sur son passé criminel. Il y a les «83 coups de tournevis portés au petit Joris», «les 51 coups de couteau» pour une autre victime. La salle bascule dans l’horreur. Gabrielle Beining, en larmes, quitte sa chaise pour se rapprocher de son avocate qui l’étreint affectueusement.
«Le plus grand serial killer du vingtième siècle»
Dans cette même salle d’assises qui a condamné Patrick Dils en 1989, le président est ensuite longuement revenu sur les errements de l’enquête, détaillant les aveux de plusieurs suspects et les déclarations de Francis Heaulme qui lui valent aujourd’hui de comparaître.
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«Il n’a jamais reconnu les faits, poursuit Gabriel Steffanus. Mais il a aussi déclaré que parfois, il mentait et parfois il disait la vérité.» Entendu douze fois durant l’instruction, celui que la presse a surnommé le «routard du crime» s’est aussi vanté d’être «un serial killer. Le plus grand du vingtième siècle.» Il doit comparaître jusqu’au 23 avril.